Difficile de ramener Kidal dans le giron national. C’est cette tâche qui est confiée à Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique. Réussira-t-il là où les autres ont lamentablement échoué ?
Pour le retour de l’administration à Kidal, dans le Centre et le Nord du Mali, une mission de bons offices a été constituée. Elle comprend plusieurs couches de la société. Elle est pilotée par le président du Haut conseil islamique, l’imam Mahmoud Dicko.
Reçue par le Premier ministre en début de semaine, la mission de bons offices travaille à faciliter le retour de l’Etat dans le Nord et le Centre du pays.
Pour mener cette médiation, les membres de la mission vont sillonner les localités où l’administration malienne est absente. Objectivement : la mission a la lourde tâche de prendre langue avec les populations et les groupes qui s’opposent au retour de l’administration dans ces zones.
A travers cette initiative, les autorités veulent donner une nouvelle chance au processus de paix dont l’un des piliers est le redéploiement des services de l’Etat sur l’ensemble du territoire.
Véritablement, dès lors qu’on évoque ce sujet, c’est l’épineuse question du retour de l’administration dans la 8e région Kidal qui revient. Bien que l’accord pour la paix et la réconciliation nationale soit signé, la région de Kidal demeure hors du contrôle de l’Etat central.
Mission délicate
Habitué des missions difficiles, l’imam Dicko est porteur de message de paix à ceux qui sont contre le retour des démembrements de l’Etat dans les localités abandonnées par la force. Grâce à son carnet d’adresses, ses réseaux, Mahmoud Dicko veut convaincre les occupants de Kidal et du Centre à revenir dans le giron national.
Pendant l’occupation armée, le président du Haut conseil islamique avait effectué un voyage dans la région de Kidal. Il avait également obtenu la libération des militaires faits otages.
La mission qu’il est appelé à conduire reste néanmoins très délicate car il s’agit de convaincre des groupes armés décidés à ne pas lâcher prise. Pourra-t-il réussir là où plusieurs initiatives ont échoué ? En tout cas, bon nombre d’observateurs émettent des sérieux doutes sur la volonté d’abord les signataires, notamment la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), les groupes terroristes et narcotrafiquants. Ce qui est sûr, le doigté et la capacité de persuasion de l’imam seront soumis à rudes épreuves.
Pour rappel, dès sa prise de fonctions, le Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga, a affiché sa ferme volonté de tout mettre en œuvre pour rendre effectif le retour de l’Etat à Kidal ; de contribuer à la stabilisation du pays au centre et surtout de consolider davantage le vivre ensemble.
Alpha Mahamane Cissé
L’Indicateur du renouveau