Le Secrétariat Général de la Présidence de la République, dirigé depuis plus d’un mois par Soumeylou Boubèye Maïga, un spécialiste des questions sécuritaires, concocte un plan d’urgence visant à stabiliser le centre du Mali, en proie à de nombreuses attaques armées. Depuis, Boubèye ne jure que par trouver le remède miracle pour que «l’État se dote d’un agenda de retour à Kidal ».
Dans un document qui évoque une « opération sécurisation, stabilisation et cohésion sociale du delta intérieur du Niger », plusieurs pistes sont explorées. Objectif : mener une série d’actions, d’ici à la fin de 2016, afin de « détruire » les groupes insurgés et de « combler les failles » à partir desquelles ils prospèrent. La Présidence de la République réfléchit à sécuriser les foires hebdomadaires, à impliquer davantage les populations locales ; notamment, les chefs coutumiers et religieux et à organiser, dans le cadre du G5, des patrouilles mixtes avec la Mauritanie et le Burkina. « Il ne s’agit que d’une ébauche, il n’y a rien de définitif pour l’heure », précise-t-on dans l’entourage d’IBK.
Boubèye sort des bois
Décidemment, l’ancien patron des services de renseignements maliens est engagé à partager sa lecture des enjeux sécuritaires et géopolitiques de la crise que connaît le Nord du Mali. Dans son plan, pour circonscrire ce phénomène d’insécurité grandissant dans le septentrion malien, Soumeylou Boubèye Maïga propose à ce que l’État ait un contrôle effectif de l’ensemble du territoire national. « L’État doit avoir un agenda de retour à Kidal ».
Dans son plan d’urgence, l’Expert en la matière, Soumeylou Boubèye Maïga, présente d’abord la situation sécuritaire sur le terrain à travers une explication cartographique précise, avant de faire des propositions de réponse qui devront être apportées sur le plan national et international. En guise de solution, au plan national, l’ancien locataire du Ministère de la Défense et des Anciens Combattants veut qu’il y ait un contrôle effectif par les autorités maliennes de l’ensemble du territoire national ; car, avance-t-il : «tant que la souveraineté de l’État ne s’exercera pas pour arbitrer, nous continuerons à assister à des altercations de leadership entre les groupes armés ».
L’État doit avoir un agenda de retour à Kidal, estime l’Expert en sécurité ; car, pour lui, la notion de retour progressif prônée par les autorités maliennes n’est pas un agenda.
Aussi, il indique que les attaques à répétition des positions des FAMA imposent l’élaboration d’un nouveau plan de sécurité et de défense en sortant de la posture défensive. « LA MINUSMA et la force Barkhane ne sont plus dans une position d’engagement militaire », précise Boubèye Maïga.
Faut-il négocier avec Iyad Ag Ghali ?
Le plan de Soumeylou est on ne peut plus diplomatique. Pour lui, si le concept d’opération et de planification stratégiques actuel était revisité, nous arriverons à maîtriser un peu tous les facteurs négatifs sur le terrain.
«Quand vous décidez de négocier avec quelqu’un, vous le légitimez quelque part. Quel est notre intérêt à légitimer des groupes terroristes et jihadistes? Je ne vois pas l’intérêt pour le moment ». Et d’aller plus loin en encourageant l’État à engager des mandats judiciaires contre ce qu’il appelle les facteurs négatifs.
En attendant, le Ministre Secrétaire Général de la Présidence de la République, Boubèye Maïga, invite tous les acteurs à une mutualisation des capacités au niveau régional et international pour faire face à cette menace mondiale au Mali.
Zénébou Maïga LE COMBAT