Abdoulaye Séméga, ancien agent comptable à l’Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes APEJ, qui a quitté l’agence, il y a bientôt deux ans sinon plus, est entrain d’être rattrapé par son passé sulfureux. Il a été agent comptable sous Modibo Kadjogué, Mme Maïga Sina Damba. Mais c’est pendant la gestion de Issa Tiéman Diarra qu’il s’est fait remarquer. Quelques temps après le départ de ce dernier, il a été remplacé par un certain Diallo avec l’arrivée de Mme Maïga Sina Demba. Quant au contrôleur financier, Amar Ag Aly, qui a remplacé un certain Guindo appelé à d’autres fonctions, il a servi pratiquement les quatre derniers DG de l’agence.

Son nom est cité dans beaucoup de sales affaires au sein de l’agence. Au moment de la mission de contrôle du bureau du vérificateur général c’est avec lui que les vérificateurs ont épluché les documents et pièces comptables. Ils se sont rendus compte que le contrôleur financier est le maillon essentiel de la mafia qui suce le sang des jeunes maliens tout en leur privant d’emplois. Dans la guerre des loups, ils se mangent souvent. On se rappelle, il y a quelques temps, l’ancien agent comptable de l’APEJ, Abdoulaye Séméga et le contrôleur financier, Amar Ag Aly s’étaient discutés sur une affaire sulfureuse qui sentait la magouille.

C’est le véritable ménage à l’APEJ. C’est la tempête avant la grande tornade car ce qui est en cours dans cette boîte à sous est dix fois plus pire que la présente affaire. Mais donnons le temps au temps. Pour le moment Issa Tiéman Diarra médite sur son sort à la prison centrale, Mme Maïga Sina Damba inquiète préparent certainement sa défense, pendant que l’ancien agent comptable et le contrôleur financier se préparent à être entendus.

L’APEJ a émis des chèques d’un montant total de 10,07 millions de FCFA à l’ordre de son agent comptable. Elle n’a fourni aucun justificatif de l’utilisation de ce montant. La révélation est contenue dans le rapport 2013 du bureau du vérificateur général

Dans le rapport, le système de contrôle interne et les opérations de recettes et de dépenses de l’agence ont été passées au peigne fin. Il s’agissait de s’assurer de la régularité et de la sincérité de la gestion des ressources financières de l’APEJ. Elle couvre les exercices 2010, 2011, 2012 et le 1 er trimestre 2013.

Les fautes sont tellement graves que le pool économique et financier s’est saisi du dossier. Le bilan est lourd, une arrestation celle de l’ancien directeur général, Issa Tiéman Diarra, deux anciens ministres à savoir Modibo Kadjogué et Mme Maïga Sina Damba entendus au pôle économique. A ce bilan s’ajoute la prochaine audition d’autres éventuels présumés fautifs, il s’agit de l’agent comptable et du contrôleur financier au moment des faits. C’est donc la panique au sein de l’Agence.

Des recettes des ventes de Dossiers d’Appel d’Offres non reversées dans le « compte APEJ » d’un montant de 3,85 millions de FCFA ; des dépenses sans pièces justificatives (chèque libellé au nom de l’agent comptable) d’un montant de 10,07 millions de FCFA ; des retenues de Taxe sur la Valeur Ajoutée non reversées pour 136,84 millions de FCFA ; des retenues de Taxe sur la Valeur Ajoutée non autorisées d’un montant de 45,93 millions de FCFA ; des travaux non exécutés d’un montant de 10,23 millions de FCFA ; des dépenses d’un montant total de 5,45 milliards de FCFA au titre des allocations de stage, de formations, d’études et des achats par bons de commande et contrats simplifiés sont entre autres quelques faits qualifiés de vol, de mauvaise gestion, d’atteinte aux biens publics sur lesquels Issa Tiéman Diarra, Mme Maïga Sina Damba, l’agent comptable et le contrôleur financier doivent s’expliquer.

M.M.B

Source: L’Humanité