Mais seulement, le constat est que l’application de ces dispositions sécuritaires en vigueur montre qu’elles sont quasi contre-productives. Au lieu de sécuriser, il se trouve que le dispositif n’est pas de nature à favoriser la sécurité des dizaines de véhicules parqués sur les routes et les centaines de passagers civils obligés de passer la nuit dans des conditions inhumaines, avec le risque d’affronter les précipitations atmosphériques et les reptiles en ces temps d’hivernage.
S’ajoute à ce calvaire, une autre inquiétude, pas des moindres. Le parcage de dizaines, voire de centaines de véhicules et leurs passagers civils importants sur une route nationale en pleine campagne, est source de risques de tous genres et constitue surtout une cible potentielle pour un quelconque malfaiteur. Ainsi, notre rôle de journaliste étant d’alerter les décideurs et les leaders d’opinion, nous ne pouvons écarter aucune hypothèse, fût-elle alarmiste ou extrémiste. Dans l’hypothèse de la survenue d’une probable attaque de bandits ou de terroristes (que nous ne souhaitons nullement) et en sachant bien que le dispositif sécuritaire n’a pas encore d’effectif conséquent, comment pourrait-il protéger tous ces véhicules et leurs nombreux passagers ?
De toutes les façons, les autorités politiques et administratives et les leaders d’opinion sont plus que jamais interpellés pour agir prestement sur leurs homologues en charge des forces de défense et de sécurité, et les amener à réviser intelligemment ce dispositif sécuritaire en vigueur sur l’axe San-Sévaré-Mopti. Il doit être fait pour sécuriser les populations et leurs biens. Mais hélas, actuellement c’est l’effet contraire qui se produit.
Gaoussou Madani Traoré
Source: Le Challenger