On dit de lui qu’il est l’un des africains les plus influents dans le monde, notamment dans les domaines des Télécoms et des NTIC ; qu’il a l’oreille de tous les Chefs d’Etat africains, ou presque ; qu’il a été consacré « docteur honoris causa » d’une quarantaine d’universités à travers le monde ; qu’il aura été l’un des rares africains à être reconduit, à son poste, quatre fois aux Nations Unies sans coup férir….
Le tout-nouveau ministre de la Communication et de l’Economie Numérique, puisque c’est de lui qu’il s’agit, aura passé 40 ans de sa vie professionnelle à l’extérieur du Mali.
Peu connu de ses compatriotes, surtout les plus jeunes, Dr Touré – comme l’appellent les intimes – est originaire de Goundam, localité située à 90 km de Tombouctou.
Il s’est, surtout, révélé au public malien lorsqu’il avait été élu secrétaire général de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), dont le siège se trouve à Genève, en Suisse.
A la fin de son mandat, à la tête de cette organisation, il rentre au bercail pour mettre son expérience au service de son pays. Conseiller d’IBK, durant quelques mois, il est de nouveau invité, par les présidents kenyan, ougandais et rwandais, à prendre la tête de SmarthAfrica.
Créée en 2013, par les Chefs d’Etat du Mali, du Burkina- Faso, du Sénégal, du Gabon, du Kenya, du Rwanda, de l’Ouganda, de la Côte-d’Ivoire, du Sud-Soudan et du Tchad, à l’issue du Transformatrice Summit, tenu cette même année à Kigali, au Rwanda, SmarthAfrica a pour objectif de rattraper le retard pris par ces pays dans le domaine des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC).
Principale mission du Dr Hamadoun Touré : impulser une nouvelle dynamique à ce projet panafricain, en lui permettant de lever les 300 milliards de dollars, nécessaires à la construction, en Afrique Subsaharienne, d’une infrastructure clé en main. Qui permettra de connecter à internet cette partie du continent ; mais aussi, de développer la gouvernance numérique, la télémédecine, l’enseignement en ligne et l’industrie des TIC.
Une taille au-dessus de la moyenne, athlétique, élégant en boubou comme en costume, Dr Hamadoun Touré est d’un commerce agréable. Son regard doux, parfois inquisiteur, à travers ses lunettes à fine monture, confère à son irrésistible charisme l’élan d’un éternel jeune premier. En dépit de ses cheveux poivre et sel, et sa fine moustache noire, on lui donnerait, à peine, la cinquantaine.
Titulaire d’une maîtrise en ingénierie électrique de l’Institut Technique de l’Electronique et des Télécommunications de Leningrad (Ex-URSS) et d’un doctorat de l’Université d’Electronique, de Télécommunication et d’Informatique de Moscou, Dr Hamadoun Touré a entamé sa carrière professionnelle en 1979, au Mali, comme directeur technique de la première station terrienne internationale du Mali où, il a acquis une solide expérience.
Ensuite, il intègre le programme d’Assistance et de Développement d’Intelsat en 1985. Avant d’être nommé, en 1994, directeur du Groupe Afrique et Moyen-Orient à Intelsat. Un poste, qui lui a valu le titre de « meilleur dirigeant énergétique ». A cause, notamment, de son engagement au service de différents projets de connectivité régionale tels que RASCOM. Ce n’est pas tout.
En 1996, il devient directeur régional pour l’Afrique de ICO Global Télécommunications, dont il a dirigé les activités sur l’ensemble du continent africain. Et, enfin, secrétaire général de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT).
Chevalier de l’Ordre national du Mali, des Comores, du Tchad et Officier de l’Ordre national du Burkina-Faso, de Côte-d’Ivoire…. Dr Hamadoun Touré est, aussi, citoyen d’honneur de la ville de Grecia (Costa-Rica), de Quito (Equateur), de Guadalajara (Mexique), de Busan (République de Corée) ……. La liste est loin d’être exhaustive.
Comme on le voit, le tout-nouveau ministre de la Communication et de l’Economie Numérique est dans son élément. En nommant, l’ex-candidat à l’élection présidentielle de 2018 à ce poste, jugé « stratégique » pour notre pays, le gouvernement de transition a vu juste. Très juste.
Dr Hammadoun Touré parle, couramment, sonrhaï, bambara, anglais, russe, espagnol…
Oumar Babi
Canard Dechaine