joe Walaki, de son vrai nom Hady Niangadou, est un politicien connu du grand public mais il a disparu de la scène politique. Député élu en Commune II du district de Bamako sur la même liste que Karim Kéita, le fils de feu Ibrahim Boubakar Kéita (IBK), il fait de nouveau parler de lui.
Au moment où la justice est en pleine lutte contre les fraudeurs, Me Mohamed Aly Bathily, l’ancien ministre de Justice, puis des Domaine et de l’Urbanisme, s’en est pris à l’ancien député. Dans une interview accordée à une radio privée de Bamako, Me Bathily accuse certains opérateurs économiques d’avoir truqué et accaparé plusieurs parcelles à travers le cercle de Kati.
Ces personnalités devraient se faire des soucis après la sortie du membre du M5-RFP Mali Kura.
“Nous avons appris que 30 ha à Kati auraient été échangés contre 60 ha à Bamako sur les parcelles de logement social”. Selon lui, ces mêmes 30 ha ont été vendus au logement social, alors que le gouvernement les avait donnés par décret pour le projet.
A en croire Me Bathily, en plus, 15 hectares avaient été vendus aux députés à hauteur de 3 milliards. “Nous avions tout dénoncé pendant le règne d’IBK, mais personne ne nous a écouté ce jour, parce qu’ils ne visaient que leurs intérêts aux mains d’Hady Niangadou et IBK”, dénonce l’avocat et ancien ministre.
Bathily ajoute que tout le monde sait clairement que Hady Niangadou à des milliards à cause de ces fraudes. “A l’époque, le sieur Hady Niangadou organisait, chaque fois, des conférences de presse m’incriminant que j’ai une université privée construit à environs 800 millions de F CFA”, se désole-t-il. Bathily est convaincu que des logements sociaux étaient dans les magouilles orchestrées par Hady Niangadou.
Il n’y a eu aucune réaction de la part de Djo Walaki qui avait pourtant l’habitude de répondre du tac au tac à Me Bathily.
Dénonciations
Dès lors, on se demande où est passé Hady Niangadou qui n’a pas quitté le pays, selon certaines indiscrétions. En tout cas, Bathily ajoute qu’Abdoulaye Idrissa Maïga, l’ex-Premier ministre d’IBK, vit encore et peut confirmer tout ce qu’il avance concernant des présumés corrompus.
“Quand je suis arrivé aux affaires, j’ai dû commencer par annuler les contrats qui ne sont pas respectés. Et un jour à 15 h, j’ai été appelé par le Premier ministre de surseoir au cas d’un certain Ousmane Maïga qui serait un militant du parti Adéma/PASJ”, révèle Bathily.
L’avocat dit qu’il a été appelé à Koulouba pour cette même affaire. C’est alors que le président Ibrahim Boubacar Kéita lui a instruit de maintenir le nommé Ousmane Maïga. Réponse de l’ex-ministre au président d’alors : “Je lui ai fait savoir que si jamais ce Ousmane se maintenait à son poste, je démissionnerai de son gouvernement. C’est pour cette rigueur qu’Ousmane sera écarté de son poste. Tout ce que j’affirme peut-être témoigné par plusieurs compagnons de feu Ibrahim Boubacar Kéita”.
Bathily dit qu’il a eu à former une mission sur Dubaï afin d’achever les logements sociaux dont la construction avait commencé.
C’est ainsi qu’il a pu obtenir entre autres, 500 millions de dollars et 653 milliards négociés au Maroc afin de finaliser les logements. Après avoir acquis toutes ces sommes, il a été écarté du gouvernement.
“Ce même argent a été donné à ces individus pour préparer les élections de 2018”, accuse-t-il.
Dans ses révélations, Bathily indique que même Mamadou Diarrassouba, actuel membre du CNT, ancien député, lui avait proposé de ne pas oublier le quota du parti RPM. “Mieux pour les reformes des véhicules, Moussa Timbiné a eu plus de 100 véhicules. On ne peut pas démissionner pour être au courant de tout ça. Ce sont les mêmes personnes qui dorment sans être inquiétées. Il est vraiment temps que les gens apprennent certaines réalités parce que je suis un politique”, déclare-t-il.
S. T. Diarra
Le Focus