Pour le RPM, le parti au pouvoir, les élections régionales et communales partielles prévues pour décembre prochain, constituent un test grandeur-nature. Un bon résultat sera de bons augures avant les présidentielles de 2018.
Le gouvernement a annoncé le couplage des élections régionales et communales partielles et qui devront se tenir au mois de décembre prochain soit dans moins de deux mois. Ces élections de proximité sont comme un défi pour les partis politiques qui aspirent à un meilleur ancrage local. C’est pourquoi, depuis la convocation du collège électoral pour le 17 décembre 2017, les états-majors des partis politiques s’attèlent à la composition des différentes listes au niveau cercle et région.
Même l’opposition qui critique la tenue de ces élections à cette échéance, semble se préparer activement afin de ratisser large à l’issue de ces élections.
Inutile de préciser qu’étant des élections de proximité, la tête de la personne compte beaucoup plus que l’appartenance à un quelconque parti politique. C’est pourquoi, il importe beaucoup pour les partis politiques de porter leurs choix sur des représentants qui bénéficient d’une certaine confiance locale. En clair, la personne du candidat est un facteur qui compte dans le succès de son élection.
Qu’espère le parti au pouvoir en l’occurrence le RPM ?
Evidemment, à l’image de toutes les autres formations politiques, ce parti espère ratisser large afin de consolider son électorat à la base quant on sait que nous sommes à seulement quelques encablures des prochaines élections présidentielles dont l’enjeu c’est la réélection de l’actuel président pour un second et dernier mandat à la tête du pays.
Pour réussir son pari, le RPM devra avant tout procéder à des alliances stratégiques. Vu l’enjeu de ces élections, il ne peut se permettre la moindre erreur. Il s’agit, en effet, de l’élection des conseillers de cercles et du district de Bamako que sont les élections régionales et des maires et conseillers communaux dans au moins une soixantaine de localités où le vote n’a pu se faire en 2016.
Si ces élections entrent dans le cadre de l’approche globale d’une politique de décentralisation réussie conformément à l’esprit de l’accord pour la paix et la réconciliation, il faut se dire que les partis politiques y voient surtout une occasion de se tester avant les élections présidentielles de 2018.
L’opposition dans son jeu, critique mais en même temps se prépare à de meilleurs résultats afin de porter la confiance dans ses rangs avant l’échéance de 2018.
Le risque pour la majorité présidentielle se situe au niveau du positionnement du RPM comme principale force politique du pays. A ce titre, les alliances risquent de se faire sans réellement tenir compte des intérêts communs en tant que membres de la majorité. Situation profitable pour l’opposition ? On ne saurait l’affirmer avant le coup.
Mais, à moins de vouloir protéger l’unité de la majorité, le RPM va chercher à renforcer son hégémonie de sorte à ne pas être un parti trop dépendant. Il doit, cependant, gagner la confiance des électeurs. Ce qui n’est pas gagné d’avance.
Récemment, le parti a largement communiqué autour des grandes réalisations du président de la République. Faut-il y voir un lien avec les élections de proximité prévues pour décembre prochain ?
Il est à noté aussi que l’opposition, qui connait les enjeux de ces élections, utilise la psychose de l’insécurité afin de faire fléchir la balance de son côté. Tout compte fait, les élections communales sont des élections de proximité, de même que celles des conseillers régionaux. Ce sont les populations qui déterminent qui est mieux indiqué pour défendre leurs intérêts.
Tièmoko Traoré
Le Pouce