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Depuis l’avènement de l’ère démocratique en 1991, les partis politiques ont, tels des champignons, poussé dans l’arène politique nationale. Le jeu politique, aux mains de narcissiques opportunistes, est simplement réduit à du pur mercantilisme. Pendant ce temps, le peuple est voué à la misère.

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Plus de 150 partis politiques pour plus de 15 millions d’habitants. Soit un ratio d’un parti politique pour 100.000 habitants. Ainsi se présente, en termes d’estimations, le paysage politique national. «C’est trop!» Et point besoin d’être politologue pour diagnostiquer le mal que représente ce tableau pour le Mali. Même si le pays peut être cité, dans la sous-région ouest-africaine, comme un exemple en matière de multipartisme. Un multipartisme qui devrait être l’occasion d’une participation citoyenne massive à l’animation de la vie publique, et favoriser la prise en compte des véritables questions de développement. Un système qui devrait ouvrir des chantiers de développement dans tous ses compartiments. Mais, c’est le contraire qui s’observe. Après 26 ans de chemin, non moins parsemé d’embûches, l’on est en mesure de soutenir que l’addition est plutôt salée.

La transhumance comme norme

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Pas plus tard que le week-end écoulé, le parti CAP de Racine Thiam, après une aventure aux côtés du président IBK, a annoncé son ralliement à l’opposition. Une virevolte qui consacre un second changement de couleur, en seulement quatre années. Ce retournement de veste, qui s’inscrit comme un de plus au compteur de la machine politique nationale, vient une fois encore poser, avec acuité, le problème de la transhumance politique qui, au lieu d’être une exception, devient la règle épousée par la majorité. Mais, faut-il le reconnaître, le mal se trouve plutôt à la racine. Tout part de ce que les partis politiques au Mali ne sont pas créés sur de solides fondations, et n’affichent pas toujours des lignes d’actions claires. La quasi-totalité, pour ne pas dire tous, n’incarnent pas une idéologie qui les identifie. Parlant d’idéologie, il ne s’agit surtout pas des dénominations ronflantes sous lesquelles ils se dissimulent, mais de vraies convictions qu’ils défendraient.

Dans le cas d’espèce, seul le Parti Sadi d’Oumar Mariko se fonde sur une idéologie qu’il défend bec et ongle. Bien entendu, le manque de conviction favorise la débauche politique, matérialisée par une fréquence élevée des transhumances. De spectaculaires retournements de veste, à donner du tournis, nourris d’intérêts égoïstes inavoués. La ‘’ventrocratie’’ comme l’interprètent d’autres. Ainsi donc, prennent forme les girouettes de la République.

Par ailleurs, des cassures notées çà et là, pour un oui ou un non, ne garantissent aucune stabilité politique, voire sociale. On assiste, de ce fait, à une sorte de balkanisation qui dissipe les forces des partis. Ces partis qui finissent par se noyer dans la masse. L’Adema, le Sadi, le RPM, l’URD ; ces caciques du landernau, de 1991 à nos jours, n’ont pas,  eux non plus, échappé aux fissures engendrées par les événements dans le temps. Résultat, un affaiblissement de ces forces politiques que, par le passé, l’on ne pouvait contourner. Notons par exemple que, d’une cinquantaine de sièges parlementaires dont l’Adema pouvait se targuer, en 1992, ce parti est passé d’abord en dessous de la quinzaine, en 2013. Ceci explique le fait que tous les partis se sont fragilisés.

Que de clubs électoraux!

Mieux, nombreux sont les formations politiques qui naissent juste à la veille d’enjeux électoraux.  Les élections passées, n’ayant plus de raisons d’exister, ces clubs électoraux vont se caser au plus profond d’un assourdissant mutisme, guettant d’autres occasions pour refaire surface. A ce rythme, ce sont les débats d’idées qui sont enterrés au cimetière de la démagogie. Aussi, la plupart des chefs de partis, à l’exception des classiques qui ont su résister aux fissures du temps, ne sont souvent que des généraux sans troupes qui, à l’ombre de parapluies régionalistes, n’hésitent pas à profiter de l’aura charismatique d’un homme porté par le peuple. Ce qui fait qu’après chaque changement de régime, l’on assiste à une redistribution des cartes. Un éternel recommencement. Un sempiternel cycle qui ne prône pas la continuité des politiques de développement déjà engagées. Un espoir du peuple qui renaît alors à chaque cycle, pour se voir finalement sacrifier sur l’autel des politiques politiciennes. Et le développement avec. A ce rythme, le Mali donne l’image d’un pays qui ‘’avance’’ en multipartisme et ‘’régresse’’ en développement.

 

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