Ces derniers temps, surtout après l‘attentent perpétré contre « Charlie Hebdo », un journal satirique français, les données ont presque radicalement changé à travers le monde. On assiste à l’émergence d’une bipolarisation du monde. Tout est parti de la publication par ledit journal de caricature sur le prophète Mohamed (Paix et Salut sur Lui). Pourquoi une telle publication ?

 

Du côté de la France et de la plupart des pays Européens ainsi que les Etats-Unis, la réaction contre la publication de caricature sur le prophète s’inscrit en droite ligne dans le cadre des actes terroristes et intégristes. C’est pourquoi un peu partout à travers l’Europe, une traque aux terroristes et intégristes musulmans est en cours. Cela est intervenu après la recherche minutieuse et l’assassinat des auteurs de l’attaque de « Charlie Hebdo », ayant entraîné la mort de plusieurs journalistes dudit journal.

Pour les Européens, il s’agit de la chasse au terrorisme et à l’intégrisme musulman. C’est ainsi qu’une marche grandiose a été organisée à Paris, à laquelle ont pris part les chefs d’Etat de plusieurs pays européens et africains dont celui du Mali Ibrahim Boubacar Keïta. En cette circonstance, presque, tous ont déclaré qu’ils sont « Charlie ». Le président Malien n’est pas en reste, quelques temps après, à travers le monde, notamment dans les pays où les musulmans sont nombreux, il y a eu des réactions contre la publication de la caricature du prophète Mohamed (Paix et Salut sur Lui). Les manifestations de rues se sont multipliées après la première publication consécutive à l’attentat contre « Charlie Hebdo » dédiée aux caricatures sur le prophète de l’islam. Même au Mali, des membres des associations musulmanes ont manifesté contre cette publication. Pourtant, nombre de Maliens avaient soutenu le président de la République qui a participé à la marche à Paris, estimant qu’il est républicain et qu’il a accompli par cette participation à la marche un devoir de solidarité et de reconnaissance vis-à-vis de la France.

Au regard de la réaction des représentants des associations musulmanes, on peut affirmer qu’aujourd’hui il y a un fossé qui s’est creusé entre le politique et le religieux en tout cas au Mali, où certains désapprouvent une forte influence de la religion, principalement de l’islam sur la vie politique. Le cas du Mali n’est pas une particularité. Au Niger, notamment à Zinder et à l’instar de plusieurs autres pays musulmans, il y a eu des manifestations similaires de musulmans contre les publications sur le prophète Mohamed (Paix et Salut sur Lui). Somme toute, il faut tout mettre en œuvre pour arrêter et au plus vite cette bipolarisation dont les conséquences pourraient entamer la cohésion sociale et la stabilité politique dans plusieurs pays, où les musulmans comptent parmi les plus nombreux.

Tièmoko Traoré

source :  Le Pouce