En début du mois d’août, le gouvernement malgache a pris une série de mesures pour améliorer la qualité de l’éducation. Mais, cette décision n’arrête pas de faire des remous au niveau des parents d’élèves ainsi qu’au sein de la plateforme de la société civile Rohy, un groupe d’acteurs nationaux et ONG qui avait signé, il y a deux ans, le plan pour améliorer l’éducation malgache.
Cette décision du gouvernement consiste à supprimer certaines mesures que beaucoup d’acteurs de l’éducation jugent essentielles, à savoir un calendrier scolaire qui conduit les enfants à l’école en pleine saison des pluies, alors que, le plan prévoyait de fixer les grandes vacances en janvier et février, mois qui correspondent à la période cyclonique et de soudure, selon Rfi. « Pendant les saisons de pluie, les routes sont coupées, rappelle Hanta Ratiarison, présidente de la plateforme Action scolaire pour les Malgaches adolescents. Pendant la période de soudure, il n’y a pas de produits agricoles. Ils ont faim. Les parents n’envoient pas leurs enfants à l’école. Donc, ça signifie des abandons scolaires, des absences trop longues », a déclaré Harijaona Andramoraniaina, coordonnateur technique de la plateforme Rohy. Une décision qui nuit, selon la société civile, aux élèves des zones rurales, où vivent 80% de la population malgache. Ensuite il y a également le maintien du certificat d’études primaires élémentaires, un diplôme qui représente un « goulot d’étranglement empêchant l’accès et la poursuite des enfants dans le monde rural de leur éducation scolaire jusqu’au niveau secondaire », selon la plateforme Rohy de la société civile. Des mesures que déplore la société civile malgache qui avait de grands espoirs pour le plan de réforme ratifié par l’état, deux ans environ pour améliorer le système éducatif malgache, après un constat alarmant : « Plus de deux tiers des enfants malgaches n’arrivent même pas à finir les cinq ans du primaire. Toutes les parties prenantes, y compris le gouvernement, la société civile, la communauté internationale, le secteur privé y ont adhéré. Pourquoi d’un coup, le gouvernement, unilatéralement, prend-il une décision à l’encontre de ce plan sectoriel de l’éducation ? », a indiqué, le coordonnateur technique de la plateforme, Harijaona Andramoraniaina.
ISSA DJIGUIBA
Source : Le Pays