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PNIP : UN RESULTAT SATISFAISANT EN DEPIT DE LA CRISE POLITICO-SECURITAIRE

De 2012 à 2015, le programme national d’irrigation de proximité a aménagé 22 500 ha sur un objectif de 25 000 ha soit un taux d’exécution de 90%

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Le Comité national d’orientation et de suivi (CNOS) du Programme national d’irrigation de proximité (PNIP) a tenu sa première réunion vendredi dernier au ministère du Développement rural. La cérémonie d’ouverture des travaux, présidée par le conseiller technique Paul Coulibaly, s’est déroulée en présence du directeur national sortant du Génie rural, Soumaïla Samaké, des représentants des coopérations allemande, néerlandaise, japonaise, de la FAO, de l’USAID, de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement ainsi que des directeurs des services techniques.
Le PNIP a charge la mise en valeur durable de notre important potentiel aménageable. Le programme est conçu comme un cadre national fédérateur pour tous les intervenants, y compris les partenaires techniques et financiers. A long terme, il entend développer de nouvelles modalités de planification locale, régionale et nationale. A l’échéance de 10 ans (2012-2022), le programme ambitionne d’aménager et de mettre en valeur 126 000 ha, avec un financement estimé à environ 396 milliards Fcfa. Pour l’exécution du PNIP, des organes de suivi, d’orientation et de coordination ont été mis en place. Il s’agit du Comité national d’orientation et de suivi (CNOS) et de son secrétariat permanent et des comités techniques régionaux de coordination (CTRC).
Le CNOS, a expliqué Soumaïla Samaké, est un cadre stratégique qui doit permettre de focaliser l’ensemble des interventions. Le programme prévoit, en 10 ans, d’aménager environ 126 000 ha. Cependant précise-t-il de 2012 à 2015, ce sont 25 000 ha qui sont programmés. Aujourd’hui, 22 500 ha ont déjà été réalisés, soit 90% des objectifs du CNOS.
Depuis plusieurs décennies, notre pays a élaboré des instruments stratégiques pour le développement économique et social en milieu rural. Des documents de politique et stratégie sectorielles et sous-sectorielles assorties de programme et de plans d’action ont été élaborés à cet effet. Ces actions vont faire de l’agriculture le moteur du développement du pays. L’irrigation étant une composante essentielle de l’agriculture dans un pays sahélien comme le nôtre, elle demeure au cœur des orientations politiques qui visent la réduction de l’insécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté. D’où l’initiative du PNIP élaborée par la Direction nationale du génie rural (DNGR) avec le soutien du Programme d’appui au sous-secteur de l’irrigation de proximité (PASSIP) bénéficiant de l’appui de la GIZ et de l’ACDI, a expliqué le représentant du ministère du Développement rural.
Selon Paul Coulibaly, le concept d’irrigation de proximité est nouveau dans notre pays. Ce nouveau concept intègre la notion de réponse adaptée aux préoccupations réelles des populations cibles qui participent à toutes les étapes de réalisation des infrastructures et en assurent aussi leur exploitation et leur entretien de façon autonome et durable. Il s’agit d’un programme sous-sectoriel qui s’insère logiquement dans le cadre général du Programme national d’investissement du secteur agricole (PNISA) en cours d’adoption, a-t-il indiqué.
Globalement le PNIP repose sur l’obligation de l’Etat de répondre de manière satisfaisante aux besoins de la population en assurant une qualité de services et d’ouvrages à travers ses démembrements, ses structures et organisations fonctionnelles et compétentes.
Le groupe cible du PNIP compte 3,2 millions de personnes pour 126 000 ha aménagés durant les dix ans. Il est constitué d’exploitants des infrastructures, de transformateurs et de commerçants des produits issus de l’irrigation de proximité.
Le taux de rentabilité interne minimal attendu des aménagements du PNIP est de 9,7%. Une fois réalisés, ces aménagements permettront d’obtenir une production annuelle supplémentaire de 251 000 tonnes de riz paddy, de 25 000 tonnes de maïs et de 357 000 tonnes de produits maraîchers, correspondant à environ 85 milliards Fcfa.
Le PNIP a démarré avec l’appui financier de la KFW et de l’ACDI à travers trois projets : l’irrigation de proximité à Bandiagara et Bélédougou (IPROD-B) ; l’irrigation de proximité dans le Delta intérieur (IPRODI) dans la région de Tombouctou et à Youwarou et l’irrigation de proximité à Sikasso (IPROSI).
La conduite de ces trois projets et des actions menées par d’autres intervenants durant la période 2012 à 2014, a permis, selon Paul Coulibaly, de réaliser 22 866 ha sur une prévision de 25 200 ha, soit un taux de 91%. Ce résultat jugé satisfaisant, malgré la crise politico-sécuritaire qui a plombé notre pays, démontre l’engagement de l’Etat et de ses partenaires techniques et financiers à promouvoir une irrigation de proximité qui contribue conséquemment à la sécurité alimentaire de nos populations rurales, a estimé Paul Coulibaly.
Ce résultat a suscité un réel engouement chez les populations cibles, accroissant ainsi les demandes de nouveaux aménagements totalisant 32 348 ha pour la période 2015-2017. Ces aménagements seront accompagnés de pistes rurales, de magasins de stockage, d’étangs piscicoles et de mesures environnementales.
Le PNIP, a souligné Paul Coulibaly, nécessite davantage d’accompagnement et de soutien pour atteindre les résultats escomptés. Il a salué la coopération allemande, canadienne ainsi que celle de l’Union européenne pour les efforts consentis dans l’assistance au programme.
A .TOURE

source : L Essor

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