Au Brésil, il y aurait eu plus de morts que pendant la guerre en Syrie entre 2011 et 2015. Dans son rapport annuel, une ONG locale, Forum brésilien de sécurité publique, rapporte près de 280 000 morts par homicide volontaire sur cette période sur l’ensemble du pays.
La neuvième édition du rapport annuel de cette ONG dénombre 58 383 victimes de meurtres et assassinats en 2015 au Brésil, soit environ 160 par jour et un toutes les neuf minutes. Ces chiffres accablants illustrent le degré de violence au Brésil. Ils placent le Brésil parmi les pays les plus violents au monde, au même niveau que l’Afrique du Sud, la Colombie ou le Venezuela.
Le nombre d’homicides recensés par l’ONG entre 2011 et 2015 au Brésil s’est élevé à 278 839. Selon les statistiques de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, la guerre qui fait rage dans ce pays a tué 256 124 personnes sur la même période. En réalité, la comparaison ne vaut que pour l’échelle, terrifiante. Car, comme le rappelait récemment Libération, le recensement du nombre de morts de la guerre syrienne est aujourd’hui arrêté et extrêmement difficile à objectiver. L’ONU a arrêté le chiffre de 270 000 morts, mais certaines sources évoquent plus de 400 000 morts…
Quoi qu’il en soit, ces chiffres reflètent la terrible réalité vécue par les Brésiliens. Comme souvent, ce sont les régions les plus pauvres qui sont frappées par cette violence, notamment au nord-est du pays. En tout, on compte près de 60 000 victimes d’homicides volontaires en un an.
Surtout, ce rapport met en avant les violences policières. En moyenne, neuf personnes ont été tuées par jour par des policiers ou des militaires. Avant les Jeux olympiques de Rio, Amnesty International avait déjà alerté sur la violence des forces de l’ordre. Les Jeux, la Coupe du Monde et les nombreuses manifestations ont conduit le pays à renforcer sa sécurité.
Cette violence existe dans les deux sens. L’an dernier, 393 policiers ont été tués, dont 103 pendant leur service.
Source: RFI