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Plateforme politique et électorale ADR /FDR : La stratégie des anti-putsch pour barrer la route à IBK

Créé au lendemain du coup d’Etat du 22 mars 2012 pour le retour à l’ordre constitutionnel, le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR) vient de lancer une offensive pour barrer la route à ses redoutables adversaires dont le candidat du RPM, IBK. Le ton a été donné le 31 mai 2013 avec le lancement d’une plateforme politique et électorale dénommée «Alliance pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (ADR /FDR) ».

fdrSi pour le président du FDR, Ibrahima « Iba » N’Diaye, cette Alliance politique s’inscrit dans le souci de répondre aux préoccupations des militants, à savoir l’instauration de la démocratie et de l’Etat de droit, pour les observateurs politiques, cette plateforme n’est que la réaffirmation d’une volonté des 24 partis politiques et associations signataires de former un bloc contre IBK, donné favori par certains sondages. Le moins qu’on puisse dire, c’est que même si d’aucuns estiment que les résultats de ces sondages ne sont pas crédibles car ne répondant à aucun critère d’un sondage sérieux, ils auraient vraisemblablement précipité le lancement de la plateforme des anti-putschistes.

 

En tout cas, le fait pour le président du FDR de saluer la décision du Haut conseil islamique de ne pas donner de consigne de vote cache mal cette peur qui a dû envahir le Front avant la déclaration de l’organisation faîtière musulmane, supposée à tort ou à raison être proche du président du RPM.

Au delà de leur  combat pour le retour à l’ordre constitutionnel, les associations et partis politiques opposés au coup d’Etat du 22 mars ont ainsi décidé  de franchir un pas de plus avec la signature de cette plateforme dont le but ultime n’est autre que la reconquête du pouvoir en juillet prochain.

 

Par la même occasion, les partis membres de cette alliance  s’engagent à se mettre ensemble pour participer à l’élection présidentielle et aux élections législatives ainsi qu’aux  communales à venir. Aussi, ils entendent élaborer et adopter un programme commun de gouvernance  qui répondrait aux aspirations du peuple malien, et serait apte à relever les défis de l’unité, de la laïcité, de la paix et du développement.

 

L’accord politique qu’ils se proposent de conclure en vue de la mise en œuvre de cette volonté politique se traduit notamment par des désistements, des appels à soutien dès le premier tour de la présidentielle, des reports de voix au second tour et des listes communes pour les élections législatives et communales. Ainsi, ils s’engagent, spécifiquement pour l’élection présidentielle, à soutenir le candidat de l’Alliance, qualifié au second tour.

 

Au cas où deux candidats de l’Alliance sont qualifiés pour le second tour, ils s’engagent à faire prévaloir l’esprit de l’Alliance et à respecter son règlement intérieur et son code de conduite.

 

Aussi, les parties signataires entendent mettre en place des mécanismes de concertation et de dialogue politiques en vue de trouver  une position commune sur toutes les questions électorales.

Sur la base des orientations de la Direction nationale de  l’ADR/FDR et des concertations au niveau local, les membres de l’Alliance s’engagent, dans la mesure du possible, à présenter des listes communes dans toutes les circonscriptions pour les élections législatives et communales.

 

A en croire ses initiateurs, cette plateforme est le résultat d’une démarche participative à l’issue de laquelle, les partis politiques, les associations et les organisations de  la société civile du FDR ont élaboré  ce document politique et électoral.

 

Une fois au pouvoir, les membres de la coalition s’engagent à relever les défis persistants liés à l’affaiblissement de la capacité de la classe politique à trouver une réponse adéquate face à un environnement international de  plus en plus instable. Mieux, à doter notre pays d’institutions légitimes, fortes et stables. Cela pour éviter des évènements regrettables comme ceux du 22 mars 2012 qui ont profondément affecté le fonctionnement de l’Etat et la confiance des partenaires techniques et financiers.

 

Par ailleurs, la Coalition a réaffirmé son attachement  au respect des principes démocratiques et républicains, à la sauvegarde de la paix, de la cohésion nationale, des valeurs de liberté, de justice et  de solidarité. Elle a souligné la nécessité  pour les formations politiques maliennes de se retrouver et d’unir leurs efforts dans un élan patriotique pour répondre collectivement et solidairement aux aspirations légitimes du peuple.

 

Il est à rappeler que pour des élections justes, crédibles et apaisées, les partis politiques membres de l’Alliance ADR/Fdr ont signé  un code de bonne conduite dans lequel ils s’engagent à respecter certains principes avant et pendant les campagnes, et les jours de scrutin.

Avant la campagne électorale, ils s’engagent à assurer leur participation effective aux travaux des commissions de distribution des cartes d’électeurs, sensibiliser et mobiliser leurs militants et les citoyens pour le retrait de leurs cartes d’électeur, veiller à une distribution régulière desdites cartes et instaurer  un climat de confiance entre les membres de l’Alliance  à l’occasion de l’élection présidentielle, en encourageant l’établissement des listes communes pour les élections législatives et communales.

 

Les partis politiques signataires du code de bonne conduite décident de la mise en place  d’une commission de  suivi composée de six membres. Cette commission veillera au respect et à la mise en œuvre dudit code.

 

Dans une déclaration lue par son porte-parole, Oumar Hammadoun Dicko, cette coalition exige la libération de Kidal, le retour de l’administration et des forces armées comme des préalables à la tenue de l’élection  présidentielle dont le premier tour est prévu le 28 juillet et le  second tour, le 11 août.

En attendant, l’ADR/FDR se dit ouverte à tout parti politique qui partage le contenu de la plateforme et s’engage à respecter son règlement intérieur et son code de conduite.

Les désormais candidats de cette plateforme étaient presque tous là pour assister à la signature de ce document par les présidents des partis et autres associations membres. Il s’agit notamment de Dramane Dembélé de l’Adema, Soumaila Cissé de l’URD,  Jeamille Bittar de l’Umam et l’honorable Chato, invitée personnellement pour assister à cette cérémonie. Toutefois, il est à préciser que Modibo Sidibé du parti Fare et Tièbilé Dramé du Parena n’ont pas assisté  au lancement de la plateforme. Si l’absence du premier se justifie par sa tournée en Afrique centrale, celle du second s’explique par son déplacement à l’extérieur dans le cadre de l’ouverture des négociations avec les groupes armés.

Nouhoum DICKO

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