Beaucoup d’efforts restent à fournir par le gouvernement du Mali et ses partenaires pour relever les défis et obstacles liés à la planification familiale. Ce constat a abouti au lancement de la campagne Jigisigi du projet l’USAID/Keneya Jemu Kan, le mardi 9 août à Bamako.
Selon les statistiques, la prévalence contraceptive au Mali est l’une des plus faibles de l’Afrique subsaharienne, soit 9, 9%, tandis que la demande potentielle en planification est évaluée à 40% et les besoins non satisfaits de planification familiale sont de 26%. Comparé à la plupart des pays africains, le Mali accuse un certain retard.
Pourtant, les méthodes modernes de planification sont connues des populations maliennes, à en croire Bijou Muhura, la directrice par intérim du Bureau Santé de l’USAID. «D’après l’étude de base menée par le projet Kenaya Jemu Kan en décembre 2015, 93% des femmes maliennes connaissent au moins une méthode de contraception familiale », a-t-elle déclaré.
Le taux de mortalité maternelle et infantile étant élevé au Mali, la planification est perçue par les spécialistes comme une des stratégies efficaces reconnues pour aider à réduire le taux élevé de mortalité maternelle et infantile. «Mais le chemin est encore long pour étendre et maximiser les avantages de la planification familiale aux jeunes, aux couples et aux familles maliennes », a expliqué Bijou Muhura.
Pour Dr. Salif Samaké, le représentant du ministre de la Santé, à partir de la planification familiale beaucoup d’autres objectifs peuvent être atteints en matière de santé. C’est ainsi qu’il s’est réjoui de la campagne Jigisigi, surtout qu’elle s’étend sur une longue période pour sensibiliser les populations à la base. Cela permettra de réaliser le changement de comportement attendu et qui est au cœur des préoccupations.
Parmi les avantages mis en avant par la campagne Jigisigi, il y a la possibilité de permettre à la mère de rester en bonne santé, de retrouver ses forces et d’éviter les grossesses non désirées, précoces, multiples, trop rapprochées et tardives. La planification familiale peut aussi favoriser l’autonomie de la femme par le fait que la mère peut également mieux s’occuper de son mari, de ses enfants et mener une activité génératrice de revenus.
Soumaila T. Diarra
Source: Le republicain