Toutefois, les cas de contamination au Covid-19 augmentent quotidiennement malgré les mesures barrières prêchées par les autorités et les plans de riposte engagés. Le Mali a enregistré le Mercredi 29 Avril, 58 cas positifs en 24h. Un chiffre record à ce jour.
Ce qui donne une courbe alarmante indiquant la menace de la propagation facile de la pandémie au Mali, malgré la sentinelle sanitaire mise en place.
En effet, le Mali a franchi la barre des 500 cas confirmés avec 26 décès et plus de 200 patients guéris.
Le nombre croissant de cas de contamination au Covid-19, enregistrés au quotidien, suscite des questions quant à l’efficacité du plan de riposte au Covid-19.
La courbe des indicateurs de la situation du Coronavirus au Mali laisse voir certes des hauts mais aussi des bas, eu égard aux conditions de travail du personnel soignant, à la disponibilité des équipements, à la mobilisation des fonds, ainsi que leur coordination.
En tout cas, force est de reconnaître que la riposte contre la pandémie du Covid-19 est loin d’être satisfaisante sur le plan national.
L’embarras est palpable au niveau national et dans certaines régions du pays où l’on enregistre, de plus en plus de cas.
En première région notamment, le syndicat de l’hôpital Alhousseyni Daou, montait sur au créneau vendredi dernier, pour indexer la posture timide des autorités face à la menace imminente du coronavirus : « au moment où nous enregistrions le 1er cas du Covid-19 à Kayes, nous n’étions pas préparés. Ce premier cas nous a même surpris car, rien n’avait été anticipé pour prévenir ou prendre en charge les cas éventuels qui allaient se confirmer. La première des préparations reste la formation. Depuis l’apparition de cette maladie dans notre pays, on n’a reçu aucune formation. Alors que qui dit corps soignant, dit formation, dit équipement, dit médicament, dit dispositif sanitaire. Mais ici à Kayes, nous n’avons rien de cela. Nous n’avons reçu aucun équipement venu de Bamako pour nous aider dans la préparation. Même pour le test, nous faisons des prélèvements et on les envoie à Bamako, pour que les résultats nous reviennent deux à quatre jours plus tard. Il faut pour nous, beaucoup de courages et de sacrifices ultimes, pour faire face à cette menace les mains vides car nous n’avons même pas reçu une seule capsule de médicament de la part des hautes autorités » s’insurge Gueladio Traoré, secrétaire général du syndicat de l’hôpital, Alhousseyni Daou de Kayes, avant la visite du ministre de la Santé et de l’action sociale, Michel Hamala Sidibé, intervenue, la semaine dernière.
Cette situation fâcheuse, fait écho aux cris de cœur émanant de plusieurs région, notamment à Ségou où à en croire les indiscrétions au sein de l’hôpital Nianankoro Fomba, le plus grand centre hospitalier de la 4ème région administrative du Mali, les dispositifs mis en place sont loin de rassurer.
Alors, comment comprendre cette désolante situation avec le fonds de solidarité mis en place par le gouvernement, (qui se chiffre à ce jour, à 2 milliards 292 millions de FCFA, avec l’élan de solidarité des institutions financières internationales, avec les dons de la fondation Jack Ma (2 000 masques professionnels, 10 000 masques chirurgicaux, 2000 protections des yeux, 10 000 paires de gants, 10 000 pairs de protection chaussures, 500 appareils de prise de température) ?
En effet, malgré la mise à disposition, le 27 avril 2020, d’une enveloppe de 1,360 milliard de franc CFA, repartie ainsi « 80 millions de franc CFA part hôpital régional et 50 millions de franc CFA par direction régionale de la santé », force est de reconnaître que l’élan politique à ce jour, a besoin d’être à hauteur de la menace persistante.
En tout cas, le chemin reste long puisque les cas positifs continuent malheureusement d’exploser à Bamako et la pandémie commence à gagner du terrain dans les régions.
Ainsi, face à une telle situation, tout porte à croire que le plan de riposte contre le Covid-19 proposé par les autorités maliennes doit être revu et mieux orienté afin de mieux contrer la menace à laquelle fait face le personnel soignant, qui est en train de payer le lourd tribut car mal équipé et mal protégé contre cette pandémie qui a très fortement mis en branle les systèmes sanitaires ainsi que les économies des premières puissances du monde.
Ousmane Tangara