« Libérez Ras Bath » ; « A bas les militaires politiques » ; « Ras Bath, la voix des opprimés » ; « non à la dictature », tels sont les messages écris sur les banderoles du CDR. Pour l’occasion, après que Sam Samabaly ait planté le décor, le conférencier Boubacar Yalkoué tenait à préciser que cela fait plus d’un moins que les membres du CDR vivent dans une situation difficile. Une difficulté qui, selon lui, est due à l’arrestation de Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath. D’après lui, des démarches ont été, depuis cette arrestation à nos jours, menées par les membres du CDR pour que leur porte-parole recouvre sa liberté. Au public, il explique qu’après leur rencontre avec les membres du M5-RFP, les membres du CDR ont été également rencontrés des députés de la 6ème législature qui ont décidé de les soutenir. Et de préciser que le but du point de presse était d’expliquer les raisons de la caravane de libération de Ras Bath prévue pour cette semaine d’une part, voire d’expliquer, d’autre part, le refus de la liberté provisoire demandée pour Ras Bath et co-accusés par leurs avocats.
Contrairement à ce que certaines personnes laissent croire, le pivot du mouvement reste convaincu que le CDR se bat ainsi pour tout le pays. « Notre principe est qu’on est contre tous ceux qui violent la loi. Nous ne menons pas ce combat pour la défense d’une personne, mais pour celle des textes et de la constitution du pays », a-t-il dit. Pour faire face à des « pratiques malsaines et antidémocratique » qui sont en cours dans le pays, il annonce que les députés de la 6ème législature ont décidé de grossir le rang du CDR. « Nous (CDR et Députés) sommes en train de voir comment créer une coalition pour faire barrage à la forfaiture qui est en train de s’enraciner au Mali », annonce le journaliste, Boubacar Yalkoué qui rassure que son mouvement reste derrière la loi.
Déplorant la répression de la caravane récemment tenue par le mouvement, le conférencier relaye qu’ils sont en train de travailler avec les avocats afin de porter plainte contre le DG de la Sécurité d’Etat (SE) dans l’affaire Ras Bath. « Pour l’arrestation de Ras Bath, la SE a mobilisé des moyens laissant croire aux gens qu’il s’agissait d’arrêter un grand terroriste. Ils ont mobilisé 20 agents, en plus de 4 V8 pour l’arrestation de Ras Bath », a-t-il dit, déplorant « l’intention malsaine qu’animait la SE » par rapport à ladite arrestation. Pourtant, ajoute le conférencier, Mohamed Youssouf Bathily est un citoyen qui n’est jamais allé à l’encontre des règles démocratiques. En aucun moment, témoigne le conférencier, un membre du CDR n’a refusé de répondre à la convocation de l’Etat. Mais pourquoi déployer tous ces moyens pour l’arrestation d’un seul individu, s’interroge Boubacar Yalkoué.
Les raisons du refus de la liberté provisoire à Ras Bath et consorts
A ses militants, M. Yalkoué souligne que les autorités refusent d’accorder la liberté provisoire à Ras Bath et consorts pour le simple motif qu’ils pourraient, une fois sortis, aider des personnes citées dans le dossier et non encore arrêtées dans l’affaire à déstabiliser le pouvoir à parachever leur dessein contre la transition. « Voici la seule raison avancée pour refuser cette liberté provisoire. Or, dit-il, tout le monde sait où se trouvent Boubou Cissé et Lassana Kané qui sont cités dans l’affaire ». D’où cette expression : « Ce jeu n’est pas du tout clair quelque part. Ils (militaires) sont dans une logique purement politique. Nous voulons aller au procès, et Ras Bath dit être prêt pour qu’on aille au procès. Nous sommes convaincus qu’ils n’ont aucune autre preuve contre lui ».
Aux militaires, Boubacar Yalcoué dit haut et fort : « Qu’ils fassent tout pour nous présenter des preuves. A défaut, ils (les colonels putschistes) n’auront pas la paix après le procès. Cela, durant tout le reste de la transition car nous tirerons tous les enseignements. Personne ne nous intimidera dans ce pays. Les armes ne nous feront pas peur, et nous allons mener ce combat jusqu’au bout ».
Pour Habib Thiam, représentant de la diaspora, « Ras Bath a été arrêté pour la simple raison que les élections présidentielles s’approchent. Les militaires qui sont dans une logique d’imposer leur candidat se voient dans l’impossibilité de le faire en laissant Ras Bath poursuivre ses émissions, a-t-il ajouté.
Après ces interventions des membres du CDR, les représentants des mouvements alliés tels que le MP4, Ouverture Média et les victimes des 10 11 12 juillet ont tous apporté ouvertement leur soutien au CDR et se disent prêt à se battre aux côtés du CDR jusqu’à la libération de Ras Bath et autres.
A noter que les députés de la 6e législature étaient aussi représentés et leur délégation était conduite par l’honorable Belco Samassekou, élu de Mopti.
Mamadou Diarra
Source: Journal le Pays- Mali