Le toilettage de la Pharmacie Populaire du Mali s’est ébruité par le limogeage de ses cadres impliqués dans une gestion calamiteuse du fonds social de l’entreprise. Il s’agit de Guediouma Dao et Bakary Tangara, respectivement Directeur financier et Trésorier. Leur mauvaise gestion aura fait perdre à l’entreprise des centaines de millions de nos francs.
Aujourd’hui assignés en justice, il est reproché à ces cadres le détournement d’un montant estimé à plusieurs centaines de millions du fonds social de l’entreprise. Une gabegie financière qui dure depuis 2002. Le sulfureux business a été mis au jour en juillet 2017, suite à un audit interne qui a pu déceler la malversation financière.
Tenez-vous bien, 5% du bénéfice de la PPM de l’exercice annuel clos est destiné au fonds social. Seulement en 2014, la PPM a mis à la disposition du fonds social 42.891.288 Fcfa, en 2015. Ce montant était de 59.756.093 Fcfa et en 2016, 27.141.129 FCFA, pour ne citer que ces trois dernières années. Selon des sources concordantes, ces personnes impliquées dans la gestion n’auront pas pu nier les faits lors des réunions devant leurs collègues et leur PDG. Faute de pouvoir apporter les pièces justificatives de leur gestion, les deux agents sont aujourd’hui mis à la disposition de la justice.
Le PDG de son côté, n’a pas voulu se prononcer sur l’affaire pour le respect de la procédure judicaire car, le dossier est au niveau de l’instruction.
Désormais, le nouveau chef du département financier s’appelle Harouna Coulibaly en remplacement de Guediouma Dao affecté au département Galenie. Malgré la souplesse de l’administration, Guediouma Dao refuse de faire la passation au nouveau directeur.
Comparaison n’est pas raison ! Dans les autres pays d’Europe, une fois soupçonnés de malversation financière, les cadres prennent leur courage en main et démissionnent. Tel n’est le cas au Mali. Pire, sous nos cieux, ils se font passer pour des victimes et créent la zizanie au sein de l’entreprise pour sauver leurs peaux. Au lieu d’apporter la preuve, les agents soupçonnés de la PPM ont choisi de diviser le personnel et de monter une partie des agents contre le PDG.
Le désormais ancien directeur financier est parvenu à embobiner certains agents, en l’occurrence le secrétaire général du syndicat Amadou Sangaré. Ce dernier s’est permis d’émettre une lettre circulaire invitant le département de tutelle à surseoir à l’exécution des notes de service de passation. « Nous venons par la présente solliciter auprès de vous de sursoir à l’exécution des notes de services de passation. Le comité syndical est actuellement en négociation avec la direction pour l’annulation des décision n°27 et n°29 qui vont à l’encontre de l’intérêt de l’entreprise », peut-on lire dans la lettre dont Le Challenger a pu obtenir une copie.
Cette fourberie est démasquée par le collectif des travailleurs de la PPM favorable à l’assainissement du secteur financier. « Nous avons l’honneur de venir très respectueusement signifier auprès de vous notre désapprobation la plus totale concernant la dernière initiative de quelques membres du bureau syndical qui ne reflète en rien les avis de la majorité et en particulier des cadres de la PPM. En effet, cette lettre adressée au ministre de la santé et de l’hygiène publique dont nous avons appris l’existence par voie informelle n’a jamais fait l’objet d’une décision prise par l’ensemble des membres du bureau a fortiori lors d’une assemblée générale », déclare le collectif sous la signature de Dramane Koné, Ibrahim Dagnon, en soutien aux initiatives du PDG.
Modibo L Fofana
Le Challenger