Jamais, l’Union pour la République et la Démocratie (URD) n’a été au creux des vagues comme on le constate aujourd’hui, depuis la disparition de son fondateur, feu Soumaïla Cissé. Le parti vient de prendre un coup dur avec cette pétition signée par 79 secrétaires généraux de toutes les sections pour exiger la tenue de la conférence nationale. Une demande sur laquelle l’actuel premier vice-président, Pr. Salikou Sanogo, n’a pas un avis favorable. Est-ce le début de l’implosion?
Le bureau exécutif national (BEN) de l’Union pour la République et la Démocratie n’a pas la situation du parti en main depuis quelques moments. En témoignent les bisbilles que l’on observe au sein du parti de feu le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé. Le Bureau exécutif national dirigé par le premier vice-président, Pr. Salikou Sanogo, n’a plus la maîtrise du gouvernail du bateau URD. Et pourtant, selon tous les observateurs, le parti de Soumaïla Cissé est la seule formation très attendue pour les prochaines échéances électorales pour deux raisons. D’une part, son fondateur n’est plus et les militants se doivent d’honorer sa mémoire par la défense des valeurs qu’il a mises en avant. L’autre défi est la structuration du parti. L’URD garde à ce jour ses principes et ses militants et sympathisants de par le pays, contrairement aux autres formations qui n’existent que par des regroupements de partis.
Malheureusement, l’URD subit de plein fouet les conséquences de l’absence de son chef, qui exposent le parti à toutes sortes d’aléas avec un conflit de leadership qui ne dit pas son nom.
Depuis quelques jours, on observe que suite au refus par le premier vice-président d’organiser une conférence nationale, les secrétaires généraux ont lancé une pétition pour obliger celui-ci à le faire conformément aux textes du parti.
“Bien que prévue dans les textes du parti (statuts et règlement intérieur), une conférence nationale extraordinaire n’était pas nécessaire à ce stade de la vie de notre parti. Malheureusement, lors de plusieurs réunions du SE, le Président Salikou Sanogo a refusé de convoquer la conférence nationale.
Le BEN a décidé à travers le rapport de la commission n°1 au CRES, la tenue de la conférence nationale avant la fin du mois de juin. Nous sommes en Août et le Président Salikou refuse toujours de convoquer la conférence nationale’’, lit-on dans cette pétition publiée sur les réseaux sociaux. Pour ces dissidents, après le refus du Premier vice-président il ne reste qu’aux cadres du Parti d’appliquer “l’application l’article 54 des statuts du Parti, qui stipule que « la conférence nationale extraordinaire est convoquée par le BEN au moins 15 jours avant sa tenue, ou à la demande des 2/3 des membres du BEN, ou des 2/3 des Sections. Elle ne peut porter que sur son ordre du jour : «C’est ça qui est ladite pétition. C’est un droit des membres du parti. C’est légal’’, lit-on. Puis d’ajouter que “toute lettre contre ça est contraire aux textes du Parti, donc illégale’’.
Il faut souligner qu’à ce jour, 79 secrétaires généraux de différentes sections ont signé cette pétition alors que le premier Vice-président de l’URD dans un communiqué a attiré l’attention des membres du Bureau Exécutif National et aux secrétaires généraux de section sur “les dangers que comporte une telle démarche pour notre parti’’. Il a rappelé qu’ “à l’occasion de la tenue de nos instances, des décisions idoines ont toujours été prises en toute responsabilité par le BEN en fonction du contexte et des enjeux du moment. Pour la sauvegarde de la cohésion et l’unité de notre parti, j’exhorte les initiateurs de cette action à y mettre fin immédiatement’’, a-t-il mis en garde.
M Salikou a informé les camarades, membres du BEN sollicités pour signer cette pétition qu’ils n’ont “nullement besoin de passer par des voies détourées pour demander l’organisation d’une Conférence Nationale du parti en dehors, bien entendu, de nos réunions statutaires’’. En rappelant les uns et les autres à “la vigilance et à l’union autour de l’essentiel’’. Le Premier vice-président de l’URD a fait savoir que “le regard de tous les Maliens est tourné vers l’URD’’ qui est perçu comme le parti autour duquel pourra se construire la dynamique qui sortira le Mali de l’impasse. “Ce n’est donc pas le moment de s’offrir en spectacle’’, a-t-il conseillé ses camardes. Le risque d’implosion est plus que jamais prononcé et M. Salikou doit être au-dessus de la mêlée pour éviter le pire qui profitera certainement à certains.
Kevin Kadoasso
Source : LE COMBAT