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Perspectives électorales de 2018 : le régime bouge, l’opposition parle…

Les leaders des partis politiques de l’opposition ont animé, le lundi 23 octobre 2017, une conférence de presse à la Maison de la presse. Les questions socio-économiques, sécuritaires et scolaires ; les restrictions de la liberté de la presse ; la gouvernance ; les futures échéances électoraleset le débat autour de la carte NINA et de l’audit du fichier : tels sont entre autres sujets qui ont été abordés au cours de cette conférence présidée par le Chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaila Cissé, en compagnie de tousles autres présidents des partis politiques de l’opposition.  

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D’entrée de jeu, dans son propos préliminaire, l’honorable Soumaila Cissé, chef de file de l’opposition a rappelé que, face à la situation dramatiquepour ne pas dire catastrophique que vit et subit le pays, l’Opposition n’a cessé de dénoncer les dérives constatées dans l’approche et l’action de la gouvernance du régime. Et d’ajouter que face à la censure de l’ORTM et celle de tous les autres médias étatiques vis-à-vis de leurs dénonciations, ils ont eu comme réflexe républicain et démocratique, l’idée d’organiser des manifestations publiques pour faire entendre leurs voix, leursopinions…qui sont devenues aujourd’hui celles d’une grande majorité de maliennes et de maliens. « La situation qui meurtrit notre pays est d’une extrême gravité car le Mali n’a jamais été confronté à de telles et persistantes difficultés qui constituent aujourd’hui une réelle menace pour son existence », a-t-il estimé.

Sur la Sécurité, le chef de file de l’opposition a martelé que le Mali traverse depuis plusieurs années l’une des plus graves crises socio-politique et sécuritaire de son histoire. « L’embrasement du nord du Mali s’est généralisé à travers le centre qui constitue aujourd’hui le nœud névralgique de l’insécurité; le sud et l’Ouest connaissent des actes de banditismes sans pareils. Cette crise profonde s’amplifie de jour en jour avec son cortège de victimes innocentes », a-t-il dénoncé. Et de soutenir qu’aucun progrès n’a été enregistré après la signature des accords de paix issus du processus d’Alger. « Les espoirs se sont transformés en désillusions, la sécurité promise est loin d’être concrétisée » a-t-il assené.

Concernant la politisation de l’école et l’occupation illicite de l’espace médiatique (ORTM), l’envahissement des panneaux publicitaires et affiches de campagnes à but exclusivement électoraliste, le président de l’URD a souligné que la rentrée scolaire 2017-2018 s’est déroulée dans un contexte où plus de 500 établissements scolaires restent fermés dans les régions de Gao, Kidal, Ségou, Mopti et Tombouctou.  Et que plus de 150 000 enfants sont ainsi privés de leur droit à l’éducation et forcés à rester à la maison en raison de la persistance de l’insécurité dans le Nord et le Centre du Pays. Il a ainsi dénoncé les distributions de cahiers à l’effigie du Président de la République, de son fils, du Président et du 1er vice-président de l’Assemblée nationale, en violation flagrante des lois de la république, qui répriment ces libéralités en période électorale.

Par rapport aux élections programmées en 2017 et 2018, le chef de file de l’opposition a fait savoir que les Partis Politiques de l’Opposition ont été surpris de constater que le Gouvernement a fixé la date des prochaines élections communales, de cercles et de Régions au 17 décembre 2017. « Les partis Politiques de l’Opposition condamnent cette attitude unilatérale du Gouvernement qui avait pourtant été saisi par l’opposition par une lettre en date du 19 septembre 2017 dans laquelle elle avait exprimé ses Préalables à toute discussion sur les élections », a-t-il révélé. Et d’indiquer que les Partis Politiques de l’Opposition mettent donc officiellement et fortement en garde le Gouvernement qui s’aventure avec une aveuglante persistance à engager le pays dans une nouvelle crise électorale aux conséquences désastreuses.

A analyser de près cette sortie médiatique musclée de l’opposition, l’on note deux aspects très importants. Le premier est la présence de tous les partis de l’opposition, y compris la nouvelle mouvance conduite par Modibo Sidibé. Le second porte sur le choix des thématiques, axé principalement sur les dernières actions du Chef de l’Etat. Comme pour dire tout simplement que l’option de l’opposition est claire : dénoncer les dérives du régime en place pour contrer les descentes du Président sur le terrain. Si ces critiques ont le mérite d’entretenir la crise de confiance générale qui pèse sur le régime, sauront-elles impacter sur la stratégie du Président de se  rapprocher de plus en plus des populations ? Le temps nous en édifiera. Entre temps, il revient aux adversaires politiques du Président de comprendre que la lutte a changé de terrain. Elle se joue maintenant sur le terrain.

Seydou Karamoko KONE

 

Source: Le Flambeau

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