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Peine de mort en RDC

La justice congolaise a condamné lundi soir à la peine capitale l’un des cinq prévenus poursuivis pour le meurtre en avril 2015 d’un journaliste dans le nord-ouest de la République démocratique du Congo (RDC).

Palais parlement Congo Brazzaville

Le tribunal de grande instance de Boende, au nord-ouest du pays, a “condamné à la peine capitale Eoma Pendeli Musa, reconnu coupable du meurtre de Soleil Balanga”, a déclaré Me Elvis Boto, avocat de la famille de M. Balanga.

Soleil Balanga, 45 ans, travaillait pour la radio communautaire locale Monkoto Soso Eleli (“Le coq chante”, en lingala) à Monkoto, ville de 5 000 habitants à 300 km à l’est de Mbandaka, chef-lieu de l’ancienne province de l’Equateur.

Il s’était fait trancher la gorge le 15 avril 2015 par M. Musa qui lui reprochait d’avoir diffusé la veille la nouvelle du remplacement de son père. Après ce meurtre, cinq personnes avaient été arrêtées par les autorités judiciaires et leur procès a été ouvert quelques semaines plus tard.

Verdict décevant

Me Boto s’est dit “déçu par ce verdict” qui a acquitté les autres prévenus, notamment MM. Jean-Pierre Soma Pendeli Domaro, infirmier superviseur de l’hôpital de Monkoto et père du condamné, et Charles Tete Ndjeka, ancien médecin de l’hôpital. Ces derniers seraient les “auteurs moraux du meurtre” déclare l’avocat. “Nous projetons d’aller en appel”, a-t-il indiqué.

Une sentence dont la sévérité est inédite selon Poly Muzalia, correspondant de la BBC en RDC.”C’est dans une des régions les plus isolées du pays, et le cas a été peu médiatisé” déclare-t-il.

“Les cas précédents ont été jugés avec moins de sévérité, y compris les assassinats de journalistes de la radio des Nations Unies. Mais le cas présent a été présenté comme un crime de droit commun, un règlement de compte sans lien avec la politique”.

Réactions

“Nous prenons acte de cette sanction suprême en espérant que cela pourra dissuader ceux qui pensent que, dans ce pays, on peut menacer, attaquer ou tuer un journaliste sans être inquiété. Mais en tant qu’organisation de défense des droits de l’homme, nous sommes naturellement contre l’exécution de la peine de mort”, a commenté Tshivis Tshivuadi, Secrétaire général de Journaliste en danger (JED).

L’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA) a pour sa part salué la condamnation de M. Eoma Pendeli Musa. “C’est un signal fort lancé en direction de toute personne qui attentera à la vie d’un journaliste et qui serait tentée de croire qu’elle jouirait de l’impunité”, a déclaré son secrétaire exécutif Joseph Alain Kabongo.

Impunité des meurtriers

En avril 2015, Reporters sans frontière (RSF) soutenait que les attaques et meurtres de journalistes en RDC font rarement l’objet d’enquêtes ou de procédures judiciaires et qu’en 2013 et 2014, “60 journalistes ont été battus ou menacés” dans le pays.

La RDC occupe la 150e place sur 180 dans le classement mondial 2015 de la liberté de la presse établi par RSF.

Depuis 2002, la peine de mort n’est plus appliquée en RDC suite à un moratoire. Elle est commuée en prison à perpétuité.

 

Source: BBC

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