Au terme d’une visite effectuée au Mali, le ministre français délégué au Développement a rencontré, ce vendredi 14 juin, la presse nationale et internationale. Au cours de ce point-presse, Pascal Canfin est revenu sur l’objectif de son séjour malien. Il a surtout été amené à se prononcer sur les négociations inter-maliennes en cours à Ouagadougou.
Un mois après la conférence des donateurs, il s’agissait pour le ministre français, à travers cette visite, de commencer à mettre en œuvre les engagements pris à Bruxelles, en ayant quelques grands principes en tête, notamment celui de l’efficacité et de la transparence de l’aide. Ce, avec le souci que les 3 milliards promis par la communauté internationale aillent effectivement aux populations concernées. Pour s’assurer de la gestion efficiente des 28 millions d’euro que la France s’est engagée en Belgique à fournir pour financer le plan de relance de l’économie malienne, Pascal Canfin a fait savoir que son pays mettra en place un site internet qui va permettre à chaque Malien qui a accès au téléphone portable de savoir ce que la France finance, projet par projet, avec des éléments de calendrier. «Il faut que chaque Malienne et chaque Malien puisse savoir exactement où en est le déploiement de l’aide publique française», a-t-il indiqué. De sorte que «si les choses ne se passent pas comme prévu sur le terrain, en ce moment il sera possible, par simple appel téléphonique, de nous le faire savoir et nous regarderons avec les autorités maliennes quelle est la cause du retard du problème», a expliqué M. Canfin.
Au sujet des négociations en cours dans la capitale burkinabé, Pascal Canfin a fait savoir que la France essaye d’avoir une position neutre. « Nous avons toujours condamné les exactions, d’où qu’elles viennent. Nous avons toujours dit qu’il n’y avait qu’un seul Mali, qu’une seule armée, que les élections devaient avoir lieu le 28 juillet, partout sur le territoire », s’est défendu le ministre français. Il a ensuite plaidé pour que les Maliens arrivent au plus vite à un compromis. « Il n’y aura pas un perdant ou un gagnant. Il y aura un compromis et le vrai gagnant sera le Mali », a-t-il espéré, estimant que le préaccord proposé par la médiation burkinabé était une bonne base. «C’est aux Maliens, à eux seuls et dans leur diversité, de s’entendre sur d’éventuels amendements», a estimé M. Canfin.
Il importe de rappeler qu’à l’occasion de cette visite, Pascal Canfin était accompagné de la Directrice générale de l’Agence française de développement, Mme Anne Paugam. Au cours de son séjour, la partie française s’est rendue à Gao où elle a rendu visite à des responsables locaux. Mieux, elle a notifié aux autorités maliennes les offres de financement relatives au projet d’amélioration de la compétitivité des entreprises (projet Acefor) financé par l’AFD.
Bakary SOGODOGO