La loi électorale de 2016, modifiée en 2018, exige que chaque candidat remplisse un certain nombre de critères. Le parrainage par des députés ou des conseillers communaux en est un pour que la Cour constitutionnelle valide son dossier. A quelques mois de l’élection présidentielle, comment se déroule cette procédure ?
Alors que les déclarations de candidatures se poursuivent en vue de la présidentielle, tous les candidats ayant l’ambition d’escalader la colline de Koulouba feront face une procédure électorale : le parrainage. La loi électorale en vigueur, en son article 149 (nouveau), spécifie que : « chaque déclaration doit recueillir la signature légalisée d’au moins dix députés ou cinq conseillers communaux dans chacune des Régions et du District de Bamako ». La déclaration de candidature, selon l’Article 148, est faite à titre personnel à partir de la publication du décret convoquant les élections, au plus tard le trentième (30ème) jour précédant le scrutin, et adressée au Président de la Cour constitutionnelle, qui en délivre récépissé. En plus de cette mesure, le candidat doit s’acquitter d’une caution de vingt-cinq millions de francs CFA. Pour certains observateurs, ce système crédibilise la candidature, alors que pour d’autres c’est une manière de barrer le chemin « aux candidatures fantaisistes ». « Certains estiment que c’est pour mettre la barre très haut, pour que tout le monde ne puisse pas se présenter, mais même sans ces conditions draconiennes, il y aura des gens qui n’auront personne comme parrain », explique l’honorable Touré Alkaidi Mamoudou, du groupe Vigilance Républicaine Démocratique (VRD).
Pour l’honorable Sankaré Idrissa, du groupe parlementaire ADEMA – ASMA, le système à sa raison d’être. « C’est pour légitimer le candidat, parce que ces élus sont les représentants du peuple. On suppose que quand tu es un conseiller, tu es un représentant d’une partie de la population », avance-t-il. Selon lui, c’est le parrainage des députés qui est le plus recherché. « Ce qui ont de l’argent préfèrent être parrainés par un député. Cela évite aussi des problèmes devant la Cour constitutionnelle, parce qu’il peut y avoir un seul conseiller qui soutient plusieurs candidats, ce qui n’est pas permis », souligne-t-il.
Même s’il y a une volonté de limiter les candidatures à travers cette loi, l’achat des signatures reste une alternative pour ceux qui ont confiance en leurs poches. En attendant, ce sont les annonces tapageuses de candidatures qui occupent le devant la scène politique.
Journal du mali