Agée d’une trentaine d’années à peine, Bata Sy fait partie de la génération montante de journalistes maliens. Passionnée pour ce qu’elle fait comme métier, elle se dit confiante et prête à aller de l’avant malgré les difficultés. Des difficultés qui, selon elle, se trouvent dans toutes choses. Très connue du public bamakois pour sa belle voix radiophonique, notre consœur Bata Sy nous confie qu’outre le domaine médiatique elle aimerait servir aussi dans la vie associative. Son objectif est d’encourager les jeunes et les femmes dans leur engagement pour le pays. Suivez plutôt l’interview ci-dessous.
LE COMBAT: Quand avez-vous commencé le métier de journalisme ?
Bata Sy : Je fais ce métier depuis 2003. J’ai commencé mes stages de formation à l’ORTM avant d’avoir terminé mes études. J’ai commencé par l’animation, notamment dans l’émission « Ambiance midi » aux côtés de feu Lamine Kaba Diakité. Ensuite, je me suis retrouvée dans la réalisation du journal parlé dans lequel j’ai très vite intervenu grâce à ma voix qui, on le dit, est créditée être radiophonique. Et, petit à petit, je suis venue sur la chaîne 2. Je suis passée par bon nombre d’émissions, comme « Couleurs FM», «Féminin au pluriel ». Par la suite, j’ai aussi animé des jeux radiophoniques.
Est-ce que cela a été facile?
J’ai eu la chance d’être très bien encadrée par mes aînés durant ma période de stages. Des personnes de talents qui ont cru en moi. J’ai eu la chance d’avoir des formations qui ont renforcé mes connaissances. Par exemple, avec le programme de formation en alternance de l’école supérieure de journalisme de Lille. Pendant cette formation, j’ai été 3e de ma promotion. Depuis deux ans, ayant une maîtrise en communication journalisme, j’ai été choisie pour la coordination des infos.
Avez-vous des difficultés à exercer votre métier ?
J’ai des petites difficultés parce que le métier de journaliste est très contraignant. Surtout quand tu diriges une équipe, tu es obligée d’être présente à tous les jours et de savoir tous suivre. Cela demande beaucoup de disponibilité. Sinon Dieu merci pour l’intégration je n’ai pas eu de difficultés particulières. Quand même étant mère au foyer, le métier de journalisme demande beaucoup d’organisation. Pour concilier ton travail et ta vie de femme, il faut avoir un mari compréhensif. Souvent on commence très tôt et des fois on finit très tard. Des fois aussi on passe la nuit avec un bébé malade et le lendemain tu es obligée d’être à l’antenne parce que l’auditoire n’a que faire de tes problèmes. C’est un métier qui demande de la compréhension du côté du conjoint et du courage pour celle qui l’exerce
Qu’aimeriez-vous faire de plus ?
Moi, j’aimerai, dans le futur, et si possible, devenir active dans la vie associative pour encourager les jeunes et les femmes à s’engager pour leur pays. Encourager le bénévolat surtout chez les jeunes. Parce que beaucoup de pays comme les Etats-Unis, par exemple, marchent avec une pratique comme le bénévolat.
Qu’est ce que vous avez à dire à ces jeunes qui aimeraient un jour se lancer dans ce métier ?
Dans toute chose il y a des points positifs comme négatifs. Moi, j’aime ce métier ; c’est ma passion et ce n’est pas des difficultés qui vont me faire reculer. J’aimerais que ceux qui sont plus jeunes que moi en fassent autant. Par ailleurs, beaucoup se plaignent que c’est un métier qui ne paye pas bien. Nous espérons donc qu’il y aura des changements escomptés de ce côté.
Des propos recueillis par Adama A. Haïdara
Source: le combat