Le leader de l’opposition malienne a été élu à la tête du groupe parlementaire de l’Afrique de l’Ouest la semaine passée. Sa nomination confirme le leadership des cadres maliens à travers le continent.
Après Boubèye Maïga et Hamane Niang, c’est au tour de Soumaila Cissé d’honorer le Mali. Il a été élu à l’unanimité par ses pairs. Il va ainsi diriger le groupe parlementaire panafricain de l’Afrique de l’Ouest regroupant 15 Etats de la Cedeao.
L’élection s’est déroulé sous les yeux d’IBK invité parle Parlement africain lors de sa 5e session ordinaire. L’exercice ne lui est pas inconnu. Car, il était dans une pareille posture avant les élections de 2013.
Ces dix dernières années, Soumaila Cissé a été le patron de l’Uemoa. Economiste, il a su apporter sa touche au développement sous-régional. Les missions qu’il aura donc à effectuer dans sa posture parlementaire ne lui seront pas inconnues. Car, il saura exactement vers qui faire passer les messages du groupe parlementaire qu’il va diriger. C’est de bonne augure pour le Mali, qui lorgne, après cette nomination, la direction de la Bad.
Idrissa KEITA
MAFIA FONCIèRE
Moussa Mara vide son sac
Les acteurs du monde domanial étaient jeudi dernier autour d’une table ronde avec le ministre des Domaines de l’État, des Affaires foncières et du Patrimoine ainsi que les partenaires techniques et financiers du Mali.
Sous le parrainage de Moussa Mara, l’investissement foncier vaut 30 milliards Fcfa sur une durée de 5 ans pour réformer le secteur. «Cette réforme-ci va nécessiter le déploiement de grands moyens ainsi qu’une forte volonté de réussite de la part de l’ensemble des acteurs et partenaires», clame le ministre Tiéman Hubert Coulibaly. La mise en place du cadastre, rappelle-t-il, demeure l’une des recommandations figurant parmi les grandes orientations politiques du président IBK. C’est une promesse logique au vu du désordre observé dans la gestion et l’exploitation foncières dans le pays. En plus d’être une menace pour la stabilité sociale, c’est le principal facteur de l’augmentation de contentieux judiciaires en zones rurales.
L’ambassadeur de France abonde dans le même sens. M. Gilles estime qu’une réforme «transversale et stratégique» propre à refonder les rapports sociaux, permet d’appuyer la bonne gouvernance de l’État qui instaurera une atmosphère de confiance avec les citoyens.
L’outil attendu à terme réside au cadastre, cadre légal approprié de l’espace domanial.
Le Premier ministre Mara, ancien maire de la Commune IV, connaît bien le terrain connu. «Le foncier, souligne-t-il, constitue une menace réelle pour la stabilité du pays et représente un enjeu majeur de sécurité publique. Jamais, une menace n’a été aussi lancinante au Mali. Plus de 70 % des affaires portées devant les tribunaux concernent le foncier. Cette réforme difficile, mais longue, coûteuse, bénéfique et nécessaire, pour aujourd’hui et pour l’avenir du pays, est envisagée sur la période 2014-2018. Elle poursuit quatre objectifs : contribuer à asseoir la paix sociale, réformer le cadre institutionnel, mobiliser les ressources intérieures de l’Etat et communiquer sur la réforme’’.
L’investissement nécessaire pour mettre en œuvre la réforme s’élève à environ 30 milliards Fcfa sur lesquels la participation de l’Etat sera de 10 milliards Fcfa, a-t-il annoncé. Il reste donc 20 milliards Fcfa à mobiliser. C’est ce qu’entreprend de faire la table ronde qui réunit tous les partenaires techniques et financiers pouvant intervenir dans le domaine.
Le message des autorités maliennes est loin d’être tombé dans les oreilles d’un sourd.
- KEITA
Micmac
Camara choisit le bercail
Le ministre de la Communication, Mamadou Camara, est désormais doté d’une solide assise politique. En tout cas, il a l’intention de surprendre au prochain congrès du RPM où il se présentera avec une carte d’adhésion en bonne et due forme arraché à l’abri des regards indiscrets de la capitale. Pour ce faire, l’ancien Directeur de Cabinet a choisi de se rabattre sur le bercail, en allant militer à Dangassa, dans les confins frontaliers entre le Mali et la Côte d’Ivoire. Une donne qui met un terme, pour le moins, à la tendance de certains militants RPM à museler certains proches collaborateurs du président de la République pour leur non appartenance aux structures du parti.