Je me réjouis d’entendre et de voir, Soumeylou Boubèye Maïga, un des principaux soutiens du président de la République rejoindre les positions du Parena et de l’opposition républicaine à savoir que sans consensus national, il ne sera pas possible d’appliquer l’accord d’Alger.
Le président de l’Asma/CFP a aussi appelé, selon la presse, à un “débat démocratique approfondi sur des valeurs républicaines” !
Bien avant la signature de l’accord d’Alger, le Parena et d’autres partis de l’opposition avaient invité le président IBK à réunir des concertations nationales inter-maliennes en vue d’une appropriation nationale du processus de paix, maximiser les chances du pays et mobiliser tout le peuple pour restaurer la paix et la stabilité sur le territoire.
Le président et le gouvernement sont restés sourds à ces appels. Les partis de la majorité les ont suivis dans cet aveuglement qui a coûté trop cher au pays. Il n’est pas trop tard pour se ressaisir, pour sauver le Mali.
Quatorze mois après la signature de l’accord, il n’y a malheureusement au Mali ni paix, ni réconciliation nationale. La situation générale du pays est beaucoup plus dégradée qu’elle ne l’a jamais été. Le sang coule au Mali comme jamais avant. Plusieurs centaines de Maliens et d’étrangers sont morts en douze mois.
Il est urgent d’ouvrir les yeux. Le pays risque de couler.
La nouvelle position de Soumeylou est un pas dans la bonne direction. D’autres devraient s’assumer et assumer leur devoir de génération. Sinon, ils seraient comptables du naufrage qui s’annonce.
Devant la détérioration continue de la situation générale du pays, devant la multiplication des attaques sanglantes contre nos soldats et leurs camarades étrangers, devant la recrudescence des affrontements intercommunautaires et des assassinats ciblés, devant la situation dangereuse dans la région de Mopti, devant les tensions qui s’accumulent dans la région de Tombouctou, devant l’impasse du processus de paix consécutive au soulèvement de Gao et à la nouvelle guerre de Kidal, aujourd’hui plus qu’hier, des concertations nationales sont indispensables pour sauver le pays, pour le stabiliser et le remettre sur les rails.
La solution à la crise malienne qui s’aggrave chaque jour n’est ni à Bruxelles, ni à Washington, ni à Paris, ni à New-York. Elle est à Bamako. Elle réside dans des concertations nationales.
Tiébilé Dramé
Président du Parti pour la renaissance nationale (Parena)