La crise politique que vit le pays fait l’objet de multiples lectures et approches qui sont dans leur majorité disparates et antinomiques à la fois. Mais récemment, les alternatives se multiplient aussi et des grilles de lecture se font de plus en plus nuancées au sein de la classe politique, mais aussi au sein de la société civile qui commence à sortir de sa « léthargie » et sa « morosité » en se réconciliant avec sa mission naturelle, à savoir être un vecteur prépondérant dans la propagation des énoncés en étroit lien avec l’action citoyenne et le mouvement social.
Les partis de l’opposition et ceux qui sont au pouvoir dans le temps via les personnalités qui les constituent aujourd’hui, semblent selon toute vraisemblance décidés à entrevoir de nouveaux paradigmes et schèmas dans la perspective d’aborder la crise politique à l’aune des évolutions en cours et les contradictions qui se font sentir de plus en plus sur l’échiquier national.
La valse des tueries dans la région de Mopti a enclenché une nouvelle dynamique dans l’objectif consistant à baliser le terrain pour un dialogue concret et réaliste par l’ensemble de la classe politique, la société civile et les tenants du pouvoir actuel, pour une sortie de crise.
Il existe tout de même un fossé énorme entre l’issue escomptée et les feuilles de route qui s’expriment à profusion. L’impasse institutionnelle qui se dessine est la résultante des démarches contradictoires et des approches composites de toutes les sensibilités et les formations politiques qui se démarquent par des prises de position nuancées et quasiment différentes sans que cela puisse dégager un dénominateur commun pour asseoir les jalons d’un minimum républicain susceptible d’engager le pays dans un cours politique nouveau en mesure d’entreprendre des actions qui s’inscrivent dans l’esprit du changement exigé par la majorité du peuple malien.
Que d’accords politiques signés par les Maliens, pour mettre fin à la cascade de crise que le pays a connu depuis son indépendance ! Malgré cela, la crise perdure et a même pris une pente raide et dangereuse maintenant. Car tuer au Mali est devenu un jeu d’enfant, du coup le vivre ensemble a foutu le camp entre les communautés. Conséquences : ce sont des Peuls et Dogons qui se massacrent à longueur de journée sans que les autorités bronchent.
Le pays tend tout doucement vers son déclin comme au temps des empires, sans que les Maliens dans leur ensemble puissent trouver le remède pour le guérir. A quoi bon de signer les accords pour soi-disant aller vers la paix, si cette paix se fait désirer !
Assi de Diapé
Source: lepointdumali