L’Algérie est en colère contre les médias français. Et pour le faire savoir, Alger a convoqué l’ambassadeur de France jeudi au ministère des Affaires étrangères. A l’origine de ce différend, des articles du Monde sur l’enquête des « Panama Papers » qui mettent en cause plusieurs personnalités algériennes. L’un des articles est illustré avec une photo du président Bouteflika, ce qui n’a pas été du goût des autorités algériennes.7
Sur la photo du quotidien français figurent deux hommes aux cheveux ébouriffés : l’ex-ministre de l’Energie, Chakib Khelil, et le présidentAbdelaziz Bouteflika. L’image illustre un article sur les Algériens dont le nom est cité dans l’enquête des « Panama Papers ».
Le raccourci entre le texte et la photo est facile et inacceptable pour les autorités qui évoquent « des manipulations diffamatoires délibérément dirigées contre l’institution présidentielle ».
Pour Alger, l’article s’inscrit dans le cadre d’une campagne de presse « incompatible » avec le niveau des relations entre les deux pays. Le ministre des Affaires étrangères a donc demandé aux autorités françaises de marquer clairement leur réprobation. Ramtane Lamamra insiste : la liberté de la presse ne saurait justifier une telle campagne « malveillante et fallacieuse ».
Pour apaiser les esprits et lever toute ambiguïté, le journal Le Monde a depuis précisé que le nom du président algérien n’apparaissait pas dans les « Panama Papers », mais qu’il s’agissait de ses proches. D’où le choix de l’illustration qui figure toujours sur le site internet du quotidien.
Source: RFI