APA-Abidjan (Côte d’Ivoire), La troisième édition de la conférence sur la politique foncière en Afrique, une tribune internationale pour débattre de la gestion foncière sur le continent s’est ouverte, lundi à Abidjan, autour du thème, «remporter la lutte contre la corruption dans le secteur foncier: voie viable pour la transformation de l’Afrique ».
Organisées par la Banque africaine de développement ( BAD) ces assises ont entre autres, pour objectifs de partager et échanger les connaissances sur les enjeux liés aux droits fonciers en accordant une attention particulière à la lutte contre la corruption dans l’administration des droits fonciers et de partager les bonnes pratiques se rattachant à des investissements fonciers transparents, responsables et durables.
« Cette rencontre offre une tribune à tous les acteurs du foncier du continent africain pour débattre des problèmes liés à la corruption dans le secteur en vue d’une transformation de l’Afrique» a dit dans une allocution d’ouverture de ce colloque, Sansan Kambilé, le Garde des sceaux, ministre ivoirien de la justice et des droits de l’homme.
Selon M. Kambilé qui représentait le chef du gouvernement ivoirien Amadou Gon Coulibaly, cette conférence devrait permettre aux États africains de partager leurs expériences respectives en matière de procédures de la gestion foncière ainsi que de lutte contre la corruption.
«Je voudrais insister sur la nécessité pour les États africains de faire de la sécurisation foncière un objectif prioritaire de développement. En effet, sans la sécurité foncière, aucun développement ne saurait être durable. Ainsi les conditions équitables d’accès à la terre, la prise en compte des exigences nationales s’avèrent nécessaires pour conduire le développement de nos pays», a estimé M. Kambilé.
«La terre dans nos États africains est encore influencée par les conflits. Les défis à relever sont particulièrement importants et l’État de Côte d’Ivoire en a conscience», a-t-il assuré.
Avant lui, Charles Boamah, le vice-président principal de la BAD a soutenu que de bonnes pratiques foncières peuvent catalyser la croissance économique. « Le foncier est important pour la croissance et le développement socioéconomique de nos peuples», a-t-il indiqué, regrettant qu’en Afrique «une personne sur cinq doit payer des dessous de table pour des services ».
Pour sa part, Correia Sacko Josefa, représentant l’Union africaine ( UA) a dénoncé une inégalité dans l’accès au foncier en Afrique. C’est pourquoi, elle a plaidé pour des lois successorales à la fois favorable aux hommes et aux femmes sur le continent.
« Il faut travailler à lutter contre les inégalités dans l’accès à la terre», a-t-elle conseillé. La conférence sur la politique foncière en Afrique 2019 a pour objectif global de renforcer les capacités dans les domaines de l’élaboration, de la mise en œuvre et du suivi des politiques foncières en Afrique par l’amélioration de l’accès au savoir et à l’information.
Plusieurs panels dont celui sur l’autonomisation des jeunes par le renforcement de leurs droits fonciers, sont au menu de cette conférence qui s’achèvera mercredi.
LB/ls/APA