Plusieurs syndicats des administrateurs civils (Synac, Syltmat, Syntract et le comité syndical des ADR) ont, au cours, d’une marche pacifique, tenue hier jeudi, protesté contre “l’arrestation extrajudiciaire” de leurs collègues détenus par des terroristes depuis plusieurs mois. Dans cette interview, Ousmane Christian Diarra, le Secrétaire général du Syndicat automne des administrateurs civils du Mali (Synac) donne plus de précision sur cette sortie. Une marche qui intervient quelques jours après la libération de l’ancien chef de fil de l’opposition Soumaïla Cissé.
Mali tribune : Quelles sont les raisons de cette sortie des administrateurs civils ?
Ousmane Christian Diarra : C’est une marche de protestation contre l’arrestation extrajudiciaire de nos collègues administrateurs détenus par les terroristes au nord et au centre du pays. La marche est pacifique et a deux objectifs à savoir : la libération sans délai des otages civils et militaires notamment les nôtres qui sont deux secrétaires généraux et des régisseurs des collectivités territoriales, un préfet et un sous-préfet. Nous protestons aussi contre des terroristes aux mains tachées de sang des Maliens pour le profit exclusif des occidentaux dont la Française Sophia et les deux Italiens qui viennent d’être libérés tout récemment.
Mali tribune : Pourquoi avoir attendu si longtemps pour exprimer votre désarroi ?
- C. D: La marche de ce jeudi 15 octobre est une manifestation pour qu’on puisse être bien entendu par le gouvernement et le peuple malien. Sinon depuis la détention de nos collègues, nous n’avons jamais cessé de réclamer leur libération des mains de leurs ravisseurs.
Le Synac a entrepris des actions à plusieurs reprises afin de rencontrer des ministres auxquelles nous avons fait des écrits pour qu’ensemble une stratégie de négociation soit entamée pour libérer ces otages administratifs.
Plusieurs dénonciations ont été faites à la presse. Nous avons déposé un préavis de grève le 8 mai 2020 pour que le gouvernement sache que nous menions un combat noble, celui de la libération de nos collègues administratifs.
Nous avons même demandé le repli de tous les représentants de l’Etat œuvrant dans les localités du nord et du centre du pays occupées par des terroristes afin qu’ils ne soient exposés au danger. C’est pourquoi de nos jours, il est rare de voir un représentant administratif dans ces localités fortement menacées par les terroristes.
Donc, notre combat n’a pas commencé aujourd’hui, mais on nous a dit de ne pas faire trop de discours en faveur de nos collègues détenus pour ne pas augmenter les marchands des otages et rendre les négociations très difficiles.
Mali tribune : Combien d’administrateurs civils sont détenus par les terroristes à ce jour ?
- C. D.: De nos jours, il y a au total huit administrateurs pris en otage par les ravisseurs depuis 2018 dont deux entre les mains des terroristes qui sont : le sous-préfet de Farako, enlevé le 8 décembre 2019 et le préfet de Gourma Raouss, enlevé le 2 mai 2020. Les six autres les préfets de Telemsi, Hombori, Boni, Diré, Dangha et celui de Tenenkou.
Mali tribune : Est-ce que votre sortie a un lien avec la libération de l’honorable Soumaïla Cissé ?
- C. D. : Nous nous réjouissons de la libération de Soumaila Cissé, mais nous déplorons celle des assassins des citoyens maliens pour assurer la vie et la sécurité des citoyens occidentaux au détriment des otages maliens.
Mali tribune : Quelles sont les actions que vous envisagez d’entreprendre afin que les détenus recouvrent leur liberté ?
- C. D.: La première c’est d’abord la marche d’aujourd’hui. Il faut comprendre que c’est une marche de la plateforme d’actions communes. Elle réunit le Syndicat libre des travailleurs du ministère de l’Administration territoriale (Syltmat), le Synac, le Syndicat des travailleurs des collectivités territoriales (Syntract) et le comité syndical des Agences du développement régional (ADR). Le Syltmat assure la présidence. Le Synac assure le porte-parole de ladite manifestation. Pacifique.
Lors de la manifestation, l’assemblée générale va décider des actions futures qui seront éventuellement entreprises.
Propos recueillis par
Sita Sidibé
(stagiaire)
Source: Mali Tribune