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Ouganda : un premier tour de la présidentielle pour le moins chaotique

Bureaux de vote ouverts avec plusieurs heures de retard, électeurs frustrés, principal candidat d’opposition interpellé, réseaux sociaux bloqués… Le premier tour de l’élection présidentielle en Ouganda, jeudi, a été très mouvementé.

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Besigye arrêté deux fois en une semaine

Pour la deuxième fois cette semaine, la police a brièvement arrêté Kizza Besigye, principal rival du président Yoweri Museveni qui vise un cinquième quinquennat. Kizza Besigye a été arrêté devant une maison où, selon son entourage et son parti, des policiers et des membres du parti au pouvoir, le Mouvement de résistance nationale (NRM), auraient été en train de truquer les élections en bourrant des urnes.

Peu après, l’opposant « a été libéré sans être inculpé et ramené chez lui », a déclaré l’un de ses avocats Ladislaus Rwakafuzi. « Comme d’habitude, il n’est pas content de ce qui se passe dans le pays mais il demeure déterminé et il est libre à présent », a ajouté un autre de ses défenseurs, Erias Lukwago.

Les États-Unis ont condamné cette arrestation, « un type d’agissement » qui « remet en question l’engagement de l’Ouganda à mener une élection libre et transparente exempte d’intimidation ».

Des retards « absolument inexcusables »

La brève interpellation de Kizza Besigye a conclu le premier tour des élections présidentielle et législatives comme il avait commencé : dans le désordre. Le scrutin a été entaché de retards importants dans de nombreux bureaux de vote de la capitale, où des électeurs venus en nombre, dès l’aube, ont dû attendre plusieurs heures pour que le matériel électoral arrive enfin.

Ces retards ont été qualifiés d’ « absolument inexcusables » par le chef de la mission d’observation du Commonwealth, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo. En raison des retards, la commission électorale a repoussé à 19H00 au lieu de 16H00 la fermeture de bureaux de vote à Kampala et Wakiso (un district au nord-ouest de Kampala) et décidé de rouvrir vendredi une trentaine de bureaux où les gens n’ont pas pu voter.

Dans le reste de la capitale et du pays, les opérations de dépouillement avaient débuté en fin d’après-midi. Les résultats sont attendus dans les 48 heures.

Tensions et gaz lacrymogènes

Les tensions ont été les plus vives dans le quartier de Ggaba, dans le sud de Kampala. La police y a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser la foule, furieuse de n’avoir pu voter et qui s’inquiétait de possibles fraudes. Après une longue attente, les bulletins de vote étaient arrivés en début d’après-midi mais ne concernaient que les législatives et pas la présidentielle. Face à l’hostilité de la foule, la police a fermé le bureau, sans que personne n’ait voté.

À Kabalagala, un quartier populaire du sud-est de Kampala, des électeurs, frustrés, ont cassé des tables en les lançant vers la police, une réaction de colère à la hauteur de la ferveur qui les animait en se rendant aux urnes jeudi matin. « Comme vous pouvez le voir, on ne vote pas. Les gens sont là depuis très tôt ce matin et il ne se passe rien. On sait que c’est fait intentionnellement. Personne ne soutient Museveni et il le sait », a déclaré un des électeurs, Marius Nkata.

Contestation et « censure »

« Le fait que le scrutin ait commencé si tard et que certains des électeurs aient été privés de leur droit de vote soulève la question : cette élection va-t-elle être crédible et avoir une quelconque signification ? » a réagi l’équipe de campagne de l’un des principaux candidats d’opposition, l’ex-Premier ministre Amama Mbabazi.

Pendant une bonne partie de la journée, l’accès à l’internet et plus particulièrement aux réseaux sociaux, avait été bloqué par la Commission des communications, l’organe gouvernemental qui régule le secteur. Amnesty international a dénoncé un acte de « censure ».

Les sondages prédisent une victoire du président sortant dès le premier tour, avec 51% des voix. Yoweri Museveni est encore très populaire dans les campagnes et bénéficie de la puissance financière et du savoir-faire électoral du NRM.

L’opposition, même si elle n’a pas réussi à s’accorder sur une candidature unique, espère toutefois le pousser à un second tour et à une alternance, inédits dans le pays.

Source: Jeune Afrique

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