Pour réclamer la libération des préfets et sous-préfet, des militaires et autres citoyens détenus en otage par les groupes armés présumés djihadistes, les administrateurs civils organisent une marche de protestation le jeudi 15 octobre prochain.
Les représentants de l’Etat dans les régions, les cercles et les communes en occurrence les administrateurs civils ont décidé de battre le pavé le jeudi prochain à Bamako. Objectif : réclamer la libération des administrateurs civils, des militaires et autres civils toujours détenus en otage.
Au service de la nation dans des localités du pays en proie à l’insécurité, des administrateurs civils sont régulièrement pris en otage ou soient victimes d’explosion dans le nord et le centre du pays.
Il faut rappeler qu’en décembre 2019, le préfet de Farako, Aly Cissé, dans la région de Ségou, a été enlevé par ses ravisseurs. Ensuite, dans le mois de mai 2020, celui de Gourma-Rharous, Drissa Sanogo, est aussi enlevé alors qu’il regagnait son poste en voiture depuis Tombouctou avec des résultats des élections législatives dernières.
A l’époque, les syndicats des administrateurs civils, le CEN SYNAC et le SYLMAT, dans des communiqués rendus publics avaient exprimé leur tristesse et leur souhait de voir revenir leur collègue sain et sauf.
Aussi, en avril 2020, le véhicule du sous-préfet de Dinangourou a sauté sur une mine dans les environs de Koro, faisant 4 morts dont un sous-lieutenant-major et deux civils et des blessés évacués à Mopti par hélicoptère.
Pour les administrateurs civils, le gouvernement qui a libéré 204 prisonniers djihadistes pour obtenir la libération de Soumaïla Cissé et trois autres occidentaux en payant aussi des rançons énormes (10 millions chacun), doit faire quelque chose pour obtenir celle de ses compatriotes.
Réclamer haut et fort
C’est pourquoi les syndicats des administrateurs civils ont décidé de protester le jeudi prochain et réclamé haut et fort la libération des leurs, enlevés lorsqu’ils étaient en mission d’Etat, des militaires pris en otage quand ils étaient sur le champ de bataille pour défendre l’honneur et la dignité du peuple malien et des citoyens lambdas aux mains des présumés djihadistes.
« On a été oublié, on a rien eu. Nous ne sommes pas contents du tout. Il faut qu’on libère aussi nos deux collègues aux mains des ravisseurs », lance un administrateur civil qui rappelle qu’il prendra part la manifestation du jeudi pour réclamer la libération à des Maliens détenus en otage.
La libération de Soumaïla Cissé et des occidentaux au détriment des commis de l’Etat, des militaires et autres ne semble pas équilibrer les choses.
Selon une information qui nous est parvenue, toutes les églises du Mali ne sont pas également contentes du fait que la sœur Gloria Cecilia Narvaez enlevée à Karangasso en janvier 2018 n’est pas parmi les otages libérés. Elles envisagent aussi d’organiser une protestation.
La démarche qui a permis de libérer Soumaïla Cissé peut être envisagée pour obtenir aussi celle des Maliens privés de leur liberté aux mains des présumés djihadistes, estime un observateur qui pense qu’il revient au peuple malien, désormais, de mener le combat pour bousculer les gouvernants.
Ousmane Morba
L’Observatoire