La répartition des élèves détenteurs du DEF entre les différents établissements secondaires n’a pas fait que des heureux. Les filières de formation industrielle et agropastorale privées n’ont pas reçu beaucoup de monde. Au motif que leur coût est trop cher pour l’Etat.
Les orientations des élèves réguliers admis au DEF sont disponibles depuis le mardi dernier. Toutes les filières des établissements secondaires publics et privés ont reçu des élèves sauf les filières de type industriel et agropastoral des établissements privés.
Contrairement aux autres années, une place de choix a été accordée aux établissements secondaires publics. Lesquels ont reçu 28% et le reste pour les privés. Par contre, la filière de l’industrie et celle agropastorale des écoles privées n’ont pas reçu d’élèves.
Selon le directeur de la Cellule de la planification et de la statistique au ministère de l’Education, Dr. Diakalia Koné, l’enseignement secondaire a reçu cette année plus d’élèves par rapport aux autres années. «Parce que cette formation est moins chère que la formation dans les filières industrielle et agropastorale», explique-t-il. Pour M. Koné, c’est une manière de bien gérer le budget de l’Etat.
Cette décision est plus que surprenante. Au moment où les plus hautes autorités font de la formation professionnelle et technique une priorité, un moyen de développement et de lutte contre le chômage. Un tel choix est incompréhensible. Dans un pays à vocation agropastorale, comme le nôtre, le développement passe nécessairement par l’industrie et l’Agriculture.
Donc jeter aux oubliettes ces deux filières porteuses de développement pour des raisons inavouées, est un véritable handicap pour notre pays. De 1960 à nos jours, l’enseignement secondaire a toujours révélé des lacunes et des faiblesses.
Pour le directeur général du Centre de formation technique et professionnelle de Sogoniko, Houdou Bakary Koné, contrairement à l’année passée, la majorité des élèves ont été orientés dans la filière Administration alors que les élèves aiment les filières Electricité et Industrie. Il reconnaît cependant que la formation dans les séries d’électricité et d’’industrie est très coûteuse. Selon lui, il est rare de voir un élève formé en filière industrie chômer. «Mais, par contre, les élèves qui ont obtenu leur diplôme en série Administration sont presque toujours en chômage. Pour une meilleure répartition, l’Etat doit voir son programme parce qu’on ne peut pas passer tout le temps à lutter contre le chômage et former des chômeurs encore».
Les autorités du pays sont interpellées à jouer pleinement leur rôle car le développement d’un pays passe nécessairement par l’industrie et l’agriculture.
Daouda S. Dao, Stagiaire
Le Débat