Les responsables d’une trentaine d’agences de voyages sont montées au créneau pour recommander le retrait de la filière gouvernementale de l’organisation commerciale du pèlerinage. Ils l’ont fait savoir mardi dernier à la faveur d’une conférence de presse d’évaluation du pèlerinage musulman édition 2014. C’était dans la salle de réunion du ministère de l’Artisanat et du Tourisme.
Devant les journalistes, les responsables du regroupement d’agences de voyages (filière privée) ont fait l’évaluation du pèlerinage de cette année. Selon la présidente de la Commission d’organisation, Mme Cissé Fatimata Kouyaté, la campagne du hadj 2014 a connu plusieurs innovations majeures cette année.
Il s’agit d’abord du changement de département ministériel. Cette année, le hadj a été géré par le ministère des Affaires religieuses et du Culte en lieu et place du ministère de l’Intérieur qui en avait la tutelle depuis des années. À l’en croire, l’exercice fut très laborieux car ce nouveau ministère n’avait pas l’expérience requise. Cette situation a joué un peu sur le lancement de la campagne et sur les activités des agences car c’est l’administration qui assure l’interface avec le Royaume d’Arabie Saoudite. Cela a eu pour conséquences la lenteur dans l’envoi de la liste des quotas des agences, le retard dans l’ouverture du dossier Mali en Arabie Saoudite.
Une autre innovation : l’introduction du système électronique par l’Arabie Saoudite. En effet, selon la présidente de la Commission d’organisation, avant le départ en Arabie-Saoudite pour la signature des contrats, chaque organisateur a ouvert son compte auprès de la Maison du hadj ici au mois d’août dernier. Toute chose qui a causé, poursuit-elle, des difficultés. «Mais grâce à la solidarité agissante, nous avons pu surmonter les obstacles», a indiqué Mme Cissé. Avant d’ajouter que comme c’est la première année, «ce système a été appliqué partiellement mais à partir de la campagne hadj 2015, ce sera général».
À l’instar des autres années, les opérations de vaccination se sont passées à la Maison du Hadj sans difficultés. Cependant, un problème s’est posé lors de cette édition en ce qui concerne l’établissement des visas. En effet, l’ambassade d’Arabie Saoudite conformément à un édit royal a introduit le système électronique qui permet l’enregistrement des passeports selon les normes dictées par les nouvelles technologies. L’acquisition des appareils destinés à ce travail a été fastidieuse pour les deux filières. «C’est finalement à la suite de nombreuses investigations que l’on a pu venir à bout de ce problème à temps», a confié Mme Cissé à la presse.
À propos de l’hébergement, selon Mme Simaga Gnagna, les pèlerins de la filière privée ont tous été bien logés conformément aux différents contrats d’hébergement établis entre les structures d’hébergement saoudiennes et les agences de voyages. «Le volet restauration a été une réussite pour les agences de voyages», a-t-elle ajouté.
Dans l’ensemble, les choses se sont bien déroulées grâce à l’implication de la commission d’organisation de la filière privée. Elle a par ailleurs affirmé que «c’est la défaillance de l’Etat -à cause des tergiversations et mauvaises démarches- qui a failli créer des désagréments aux pèlerins».
C’est pourquoi les responsables des agences de voyages exigent d’anticiper l’ouverture de la campagne qui devra se faire au plus tard au mois de janvier 2015, pour une clôture en fin 2015. Et au regard de la maturité et du professionnalisme acquis par la filière privée, ces agences recommandent le retrait de la filiale gouvernementale de l’organisation commerciale du pèlerinage et sa mise sous tutelle du ministère de l’Artisanat et du Tourisme, ministère de tutelle des agences de voyages.
Alhousseini TOURE