Les autorités françaises ont réussi à expulser Moussa Sacko vers le Mali mardi 2 juillet. Des passagers du vol Paris-Bamako ont été invités à se mobiliser pour soutenir ce jeune homme sous OQTF.
Appel à une mobilisation collective
Sous le coup d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF), Moussa Sacko a été expulsé mardi 2 juillet vers le Mali alors qu’il a vécu toute son existence en France. La chaîne RFI relate que les voyageurs des vols Paris-Bamako, à l’aéroport d’Orly, ont été invités à se mobiliser pour empêcher le départ du Malien de 25 ans.
La première expulsion a été programmée vendredi 28 juin. Sur les réseaux sociaux, les soutiens du jeune homme a lancé un appel avec l’hashtag #LiberezMoussa. Il a été notamment relayé par la militante antiraciste Assa Traoré ou par le chanteur Kalash. Ils ont encouragé une mobilisation collective à l’intérieur de l’avion pour empêcher le décollage. Des gens ont ainsi refusé de s’asseoir et ont retardé le départ d’un avion. Finalement, le jeune homme a été ramené au sol avant d’être renvoyé au CRA (Centre de rétention administratif) du Mesnil-Amelot en Seine-et-Marne, où il est enfermé depuis un mois.
Expulsion retardée
L’expulsion de Moussa Sacko a été retardée, mais elle n’a pas été annulée. Mardi 2 juillet, un nouvel appel, diffusé sur X a indiqué que le Malien serait en partance pour l’aéroport. Un nouveau vol Paris-Bamako était effectivement prévu à 13h55.
Son avocate Nina Galmot a été contactée quelques heures avant l’horaire affiché du départ, mais elle n’avait aucune nouvelle concernant son client. « Tout le monde refuse de me répondre. On me dit que je n’ai pas le droit de connaître ces informations et on me répond finalement qu’il y a un vol à 11h, de l’aéroport de Roissy, vol qui en réalité n’existe pas« , a-t-elle raconté. Selon ses dires, le jeune homme n’a été informé de rien alors que c’est son droit d’être averti d’un départ. Elle a ainsi dénoncé une pratique de « vols cachés« .
Pression policière
Sur le réseau social, une note d’information a été distribuée aux passagers du vol Corsair à destination de Bamako confirmant la présence de Moussa Sacko à bord. « Vous avez peut-être été sollicité, à titre personnel ou par des incitations, pour vous opposer à l’embarquement d’une personne expulsée de France […] et qui embarquera sur le vol que vous empruntez aujourd’hui« , a précisé ce document. Une liste des peines encourues par quiconque tenterait de s’opposer au décollage de l’appareil a été mentionnée et signée de la PAF (Police aux Frontières).
Une vidéo tournée à l’intérieur de l’avion a diffusé un message d’avertissement dans les haut-parleurs. Le contenu prévient les passagers d’une garde à vue et de « la perte du billet aller-retour« .
Malgré cette pression policière, de nombreux passagers sont restés debout et ont bloqué l’appareil pendant plus d’une heure. Mais l’avion a fini par décoller avec Mossa Sacko à bord.
Source : L’INFO