Une semaine après la mise en place du gouvernement du Dr Boubou CISSE, il circule sur le landernau politique malien comme un air de renouveau. Les Maliens habitués à voir et entendre l’Opposition tirer à hue et à dia et s’égosiller urbi et orbi sur tout et rien est presque devenue aphone. Depuis la signature de l’Accord politique de gouvernance, on rechercherait l’Opposition malienne, celle de la rue et des réseaux sociaux, comme dans une aiguille dans une botte de foin !
Empêtrée dans ses contradictions, quant à s’assumer clairement et faire résolument son office, le Chef de file de l’Opposition ne prêche pas pour sa seule chapelle et en s’assurant que « quand il parle, qu’il parle au nom de toute une opposition qui doit s’y reconnaître. Mais, cela on le sent pas, tel n’a pas toujours été le cas ». La remontrance de l’ancien Premier ministre Modibo SIDIBE, Président des FARE et du Nouveau pôle politique de la gauche républicaine, un homme politique d’habitude réservé et d’une élégance politique avérée, démontre à suffisance le malaise dans une Opposition multiforme et multicolore. Une Opposition qui, en vérité, n’a jamais été capable de fédérer toutes ses composantes. Et pour cause !
Du haut de son sectarisme outrancier qui frôle la prétention, Soumaïla CISSE n’a jamais fait l’unanimité. Malgré « son décret de nomination », il n’a jamais été que le Chef de file de son opposition. Laquelle d’ailleurs vient de montrer qu’il n’était pas le propriétaire exclusif du FSD en bravant son interdiction, en signant l’Accord politique de gouvernance et entrant dans le Gouvernement.
La cohérence aurait voulu que le FSD qui a écrit au Premier ministre pour lui signifier que le Regroupement n’était pas signataire de l’Accord d’en tirer toutes les conséquences, en donnant congé à ceux qui ont choisi d’entrer dans le Gouvernement (…) après s’être « soumis au dictat de nos bases, c’est-à-dire tenir compte de leur avis ».
Mais, au lieu de ça, le Chef de file de l’Opposition, qui, dans une confusion insaisissable, tout en estimant ne pas devoir insulter l’avenir (« nous n’insulterons jamais l’avenir »), revendique tout de même au moins deux ministres dans le Gouvernement et, grincheux, se plaint du caractère léonin du partage. C’est le comble de l’incohérence.
Quid de ceux qui ont choisi la migration politique ? Nul ne les blâmera. Ils ont, dit-on, répondu à l’appel du pays. Auréolé de ce nouveau label patriotique, ils se doivent aussi d’être conséquents avec eux-mêmes et respectueux des termes de l’Accord qui leur vaut d’être dans le Gouvernement en prenant congé de leur regroupements (CoFoP et FSD). La loi est claire certes, mais en politiques seuls les actes comptent. A ce égard, il faut bien rendre hommage aux composantes de l’Opposition, notamment aux FARE de Modibo SIDIBE resté toujours constant et à SADI du Dr Oumar MARIKO. Un Dr Mariko qui vient de mettre le pied dans le plat en se démarquant de l’Accord et en réaffirmant sa position dans l’Opposition.
Tel n’est pas le cas de certains dans l’Opposition qui tout en claironnant qu’ils ne sont pas signatures de l’Accord disent à demi-mot qu’ils ont des ministres au Gouvernement et souhaitent voir réussir le Gouvernement. Une fumisterie politique qui ne trompe personne, mais qui dénote du crépuscule d’une opposition qui en vérité n’en a jamais été une. Une prétendue opposition qui n’a pas pu et su résister à sa crise d’estomac, renoncer au premier appât et a choisi de se jeter sur le premier os à elle balancé… Sans même vérifier s’il était empoisonné ! Il fallait juste trouver quelque chose à se mettre sous la dent. Et ils sont bien servis. Dans tous les sens
Affaire à suivre.
PAR BERTIN DAKOUO