Le bureau de la Communication stratégique et de l’information publique de la MINUSMA a organisé, ce jeudi 29 août 2019, son traditionnel point de presse au Quartier général de la MINUSMA près de l’aéroport. Au cours de cette session, le Commandant Jean François a fait le point sur les opérations militaires passées et en cours la Force de la MINUSMA, notamment au centre du pays. Au préalable, le Porte-parole adjoint de la MINUSMA, Olivier SALGADO, a présenté les dernières activités réalisées par la Mission lors deux dernières années.
D’entrée de jeu, le commandant Jean FRANÇOIS, membre de l’état-major de la MINUSMA à Bamako, a souligné que la situation sécuritaire dégradée au centre pays focalise non seulement l’attention des autorités maliennes, mais aussi celle de la mission des Nations unies ainsi que des instances internationales.
Il ressort de ses propos que c’est au total à plus de 500 éléments de la MINUSMA déployés sur le terrain, à la date du 15 juillet 2019, dans le cadre le cadre de l’opération ORYX avec plus de 200 hommes en alerte en mesure d’intervenir en cas de nécessité. Et le tout est appuyé par des moyens aériens (hélicoptères) basés à Mopti avec des moyens de renseignement, dont des drones. Le 16 juillet dernier, deux compagnies supplémentaires en provenant du secteur de Gao ont été déployées au nord de la zone d’intervention (Bankass) où étaient déployés 300 hommes, depuis le lancement de la 1re phase de l’Opération ORYX, en avril 2019. Le but de ce renforcement du dispositif est de renforcer la visibilité et l’efficacité sur le terrain afin de faire baisser voir cesser les violences dans cette région où les violences (communautaires) ont explosée en 2018.
Dans son exposé, le Cmdt Jean FRANÇOIS a souligné que cette opération qui n’est pas la première dans cette région apparait, dit-il, comme une mission incontournable qui démontre l’engagement et de la MINUSMA pour la restauration de la sécurité et de l’État de droit dans l’ensemble du Mali. Il a également rappelé que cette opération a été déclenchée par les événements malheureux d’Ogossagou du 23 mars 2019 qui a fait plus de 150 morts suivis d’une spirale de violences.
Parlant du dispositif, il a indiqué que cette opération est coordonnée avec les forces de défense et de sécurité malienne. D’ailleurs, l’opération ORYX a été conjointement lancée avec l’opération Kapidgou conduite par les FAMAs à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso dans le cercle de Koro. Cette opération, qui existait depuis le mois d’avril, a été renforcée au mois de juillet 2019 avec l’opération ORYX2, à travers un renforcement du dispositif existant. La zone d’opération s’étend de Bankass à Bandiagara avec un état-major basé à Mopti. Il s’agit, selon le conférencier, d’une avancée pour cette opération dont le commandement relevait, au paravent de Tombouctou.
En raison du fait que la région focalise toutes les attentions, ces derniers temps, au niveau du Conseil de sécurité, la MINUSMA a décidé de créer, le 8 juin dernier, le secteur centre. Au paravent, la région dépendait d’un grand secteur ouest avec un état-major basé à Tombouctou, a-t-il expliqué.
Du mois d’avril-août, 249 patrouilles ont été réalisées et 50 missions en appui aux piliers civils dans148 villages sécurisés par la force. Selon lui, le maintien permanent d’un contact avec les autorités locales ainsi que les populations reste la pierre angulaire de la réussite de cette opération. Et ceci se traduit, dit-il, par des escortes des autorités, la sécurisation des axes routiers, la dissuasion, et la protection des populations contre les groupes armés.
Même si la situation sécuritaire est encore jugée insatisfaisante, le cmd Jean FRANÇOIS s’est réjoui de constater une baisse de la violence intercommunautaire au cours des derniers mois. Une situation qui est, dit-il, le résultat de l’engagement conjoint entre des FAMAs et de la MINUSMA dans la région. C’est pourquoi il a affirmé que l’engagement de la force va se poursuivre au cours des prochains mois. Si l’engagement d’un volume de troupes suffisant sur le théâtre des opérations est incontournable, il s’est dit convaincu que c’est la coopération et la coordination des actions avec les autorités maliennes qui permettront de trouver une résolution pérenne à cette crise majeure.
En tout cas, cet engagement des deux forces se justifie d’autant plus que depuis le début de l’année 2019, plus de 116 civils ont été tués ou blessés par des engins explosifs, selon un rapport de la MINUSMA. Un chiffre qui est en augmentation, depuis 2018 en raison de la multiplication d’épisodes violents.
Par Abdoulaye OUATTARA