Les chefs d’Etat de l’organisation du G5 Sahel, à défaut d’avoir les moyens de leur politique, ont décidé de faire la politique de leurs moyens. Vu l’immensité du chantier sécuritaire dans la zone, l’union de leurs pays respectifs ne suffit pas. Ainsi, les bailleurs, plus qu’être de simples contributeurs, jouent un rôle déterminant. C’est ainsi que l’on pourrait résumer le sommet extraordinaire de l’Organisation, clôturé le jeudi 06 décembre 2018.
La bonne nouvelle, c’est que l’organisation du G5 Sahel comprend un volet civil comprenant des projets de développement. Quarante projets sont d’ores et déjà prévus. Des projets qui devront permettre de combattre la pauvreté et le désenclavement de vastes régions que comprend le Sahel. Ainsi, l’organisation, en plus du volet sécuritaire, entend combattre le terrorisme à la base. Il s’agit là d’une prise de conscience rendue possible par la contribution des bailleurs qui se sont engagés à décaisser les deux milliards d’euros nécessaires à la mise en œuvre du programme d’investissement prioritaire pour les trois prochaines années.
L’Union Européenne s’est engagée à donner 800 millions d’euros tandis que la France investira 500 millions. Le restant de la somme globale nécessaire devra être couvert par les autres partenaires.
Mais au-delà de la bonne nouvelle, l’on se rend compte de la difficulté de la tâche qu’attend les chefs d’Etat de la zone. Des Etats avec un appareil sécuritaire fragile et dont, celui institutionnel, peine à se pérenniser. Ils ne devront point s’endormir sur leurs lauriers même si la contribution des bailleurs monte crescendo.
Une autre question devra se poser avec acuité dans les mois à venir. Le G5 Sahel, loin d’être un cercle fermé, gagnerait à faire adhérer en son sein un autre pays de la zone du Sahel. Il s’agit du Sénégal qui est aussi concerné par le péril du terrorisme, même si pour le moment, le pays n’a été frappé par aucun attentat terroriste.
Ahmed M. Thiam
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