Décidemment, l’ancien ministre de la Réconciliation, Sidi Mohamed Ould Zahaby a un sens de l’humour très développé. A force de jouer à la comédie, il a fini par prendre les Maliens pour des oisifs. En témoigne la cérémonie de lancement du processus de DDR, il y a quelques jours.
La semaine dernière, cet ancien ministre qui, à la tête du département de la Réconciliation nationale, excellait dans le folklore plutôt que de s’occuper à réconcilier les Maliens, a tenté de faire croire au monde que le processus de Démobilisation, Désarmement et Réinsertion (DDR), dont il préside la commission, est entré dans sa phase opérationnelle. Zahaby a affirmé, lors du lancement dudit du DDR, à GAO, que le processus est désormais opérationnel et que ce sont plus de 26 000 combattants qui sont concernés. Sauf, notre ministre n’a aucune idée de là où se trouvent les ex-combattants. Parmi-eux, certains se trouvent à Bamako, d’autres à Ségou, Sikasso, Kayes et même en dehors des frontières du Mali. Aussi, en parlant d’opérationnalisation du DDR, Zahaby ne rassure personne, lui-même n’étant pas convaincu de ce qu’il avançait. Pour la simple raison que faire des constructions de phrase est une chose ; mobiliser les 28 milliards FCFA nécessaires pour rendre le DDR effectif en est une autre. Surtout dans un contexte de morosité financière qui ne dit pas son nom, où les caisses de l’Etat sont mises à rudes épreuves.
Le folklore de Gao a fait sourire plus d’un Malien qui voit l’homme dans ce qu’il sait faire le mieux : amuser la galerie. Seulement, les nerfs des Maliens sont assez tendus ces derniers temps. Ils ont perdu leur sens de l’humour.
Zahaby ne s’en rend malheureusement pas à l’évidence.
C’est normal pour lui de faire des grandes déclarations, surtout quand le Conseil de sécurité des Nations Unies menace de faire décamper la Minusma dans six petits mois si elle ne constatait pas d’avancées significatives sur le terrain dans le processus de mise en œuvre de l’Accord. Zahaby a donc chaud. Ainsi, comme au moment où il présidait aux destinées du ministère de la Réconciliation, il tente de réussir quelques coups d’éclats de communication. Sauf que pour lui, les garants de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale sont impatients et vigilants sur le déroulement du processus. Zahaby n’a aucune chance de pouvoir les duper. Car, les partenaires du Mali en ont marre d’injecter des milliards de nos francs dans le vide et perdre des vies humaines supplémentaires alors que les parties à l’Accord, visiblement, n’ont aucune volonté d’avancer sur le terrain.
Il a tout intérêt à regarder la réalité en face et à prendre le processus à bras-le-corps pur faire avancer les choses. Le folklore et les coups médiatiques hasardeux ne résoudront pas le problème des Maliens. Aussi, l’Accord ne se mettre pas seul en œuvre.
Dieu veille !
Jean JACQUES
Azalaï-Express