Malgré les défis, l’Office table sur une production de 900.000 tonnes de riz paddy
Le président directeur général de l’Office du Niger, Abdel Karim Konaté, a effectué lundi dernier une visite de terrain dans les zones de production de Ké-Macina, Kolongo et M’Bewani. Il était accompagné d’une forte délégation comprenant notamment les responsables de son service, des zones de production visitées, des paysans et autorités locales. Cette descente sur le terrain s’inscrivait dans le cadre de la supervision de la campagne agricole 2020-2021.
Au niveau des différents champs visités par la délégation, le riz est au stade de maturité et d’épiaison selon les parcelles. Les récoltes ont commencé dans certains casiers. Dans l’ensemble, l’état végétatif est rassurant. Les différents exploitants affichent une sérénité sans faille quant à l’atteinte des objectifs assignés dans le plan de campagne.
Avec une population totale de 40.887 habitants, la zone de Ké-Macina est l’une des sept zones de production rizicole de l’Office du Niger. La première étape de cette visite a concerné la parcelle de Mama Diaby qui fait partie de la soixantaine de jeunes ruraux. Elle cultive les variétés de riz (Adny, Kogoni et Wassa), sur une superficie totale de 5 hectares. Dans ce champ, le riz est au stade de maturation et Mama Diaby est en phase avec le calendrier agricole.
Selon Aly Kalapo, exploitant dans la zone de Ké-Macina, lui et bon nombre de ses collègues étaient confrontés à la crise de l’eau. Cette époque de peur et d’angoisse qui donnait des cheveux blancs aux exploitants agricole n’est plus qu’un mauvais souvenir. Selon notre interlocuteur, cette année, les précipitations tant attendues ont été au rendez-vous, avec une bonne répartition dans le temps et l’espace.
Aly Kalapo salue l’Office du Niger, dont l’intensification des travaux d’entretien a permet une excellente fourniture de l’eau d’irrigation. Son collègue Gaoussou Diallo arbore un sourire, malgré le retard accusé dans l’approvisionnement en intrants agricoles. Il se dit comblé du travail accompli et espère une bonne récolte.
Après cette étape, la délégation s’est rendue au champ de Mme Daly Diawara qui utilise du semoir philippin. Sur une parcelle couvrant une superficie de 5 hectares, elle y cultive la variété de riz Kogoni qui a atteint le stade de la maturité et d’épiaison. L’engouement de Mme Daly Diawara pour le semoir philippin s’explique par le fait qu’elle permet non seulement de réduire le nombre de graines à l’hectare, mais aussi d’augmenter le rendement, de faire des semis à moindre coût, le tout avec peu de main d’œuvre.
Selon les informations reçues par le directeur de Zone de Ké-Macina, Lassana Diakité, sur une superficie de 10.600 hectares, 10.591 hectares ont pu être emblavés. Lassana Diakité assure que la physionomie des champs augure une bonne récolte. Sur place, les visiteurs ont aussi assisté à une scène de décorticage de riz.
Après plusieurs minutes de route, la délégation arrive dans la zone de Kolongo. Ici, la superficie emblavée à la date du 13 octobre est de 17.500 hectares pour un rendement attendu de 6,500 tonnes à l’hectare. Une immersion dans la parcelle de riz de Daouda Sawadogo a permis aux visiteurs du jour d’apprécier le bon aspect végétatif de son champ semencier. Souleymane Coulibaly produit ses propres engrais naturels à l’aide de déchets organiques fermentés. Grâce à la fumure organique, qui solidifie et fertilise le sol, ce paysan obtient chaque année pas moins de 120 sacs de riz. Muni d’une faucille, le PDG de l’Office du Niger a donné le premier coup qui marque la moisson dans le casier de Kokry, avant d’assister à une scène de battage du riz.
Le délégué général des exploitants agricoles, Abdoulaye Daou s’est dit satisfait, car grâce à l’appui dont ils ont bénéficié, le rendement à l’hectare a nettement augmenté allant de 5 tonnes à 7 tonnes. à en croire le directeur de zone de M’Bewani, Auguste Drago, les indicateurs sont au vert.
Ainsi, la campagne agricole de cette année promet au regard des plants de riz qui sont au stade de tallage, montaison, épiaison, et même battage. à travers cette descente sur le terrain, le président directeur général de l’Office du Niger a pu constater l’état global des champs satisfaisant de Ké-Macina en passant par Kolongo et M’Bewani. La campagne agricole s’annonce prometteuse et plusieurs facteurs expliquent cette réussite. Il s’agit de l’entretien du réseau hydraulique, la bonne pluviométrie enregistrée et le respect du calendrier agricole.
Abdel Karim Konaté a félicité le personnel d’encadrement et les exploitants agricoles dont la conjugaison d’efforts et le travail abattu ont permis d’engranger des résultats remarquables, avant de les exhorter à maintenir le cap. Malgré les défis à relever qui ont pour noms le sous-équipement des exploitants, l’insuffisance de la main d’œuvre, l’inondation de certaines parcelles, la divagation des animaux conduisant à la dégradation des cavaliers et le coût élevé des opérations culturales, l’Office du Niger table sur une production de 900.000 tonnes de riz paddy.
Mamadou SY
Amap-Ségou
Source: L’Essor-Mali