Depuis plus de deux semaines le Bureau Catholique pour l’Enfance Mali a entamé une tournée de sensibilisation sur les procédures d’obtention d’acte de naissance. Ce week-end, les responsables de cette ONG ont clôturé leurs activités par les quartiers de Faladié et Banankabougou.
Plus de deux cent jeunes migrants de ces deux quartiers ont répondu présents à ces deux rencontres dans leur quartier respectif. La plupart sont des jeunes femmes qui viennent des zones rurales à la recherche du mieux-être. Malheureusement n’ayant pas d’acte de naissance, elles tombent enceinte à leur tour et font des enfants non déclarés. Ce phénomène pose d’énormes problèmes non seulement à ces personnes mais aussi à l’Etat. Devant ces jeunes les animateurs Karim Diarra et sa collègue Mariam Sangaré ont insisté sur les conséquences liées au non obtention de ce précieux document. Ainsi tout enfant n’ayant pas d’acte de naissance ne pourra pas s’inscrire à l’école. Sur le plan sanitaire, il perd son droit de se prendre en charge dans certains cas. D’autre part il perd aussi ses droits civiques notamment le vote, le casier judiciaire ou les pièces d’identité. Après ces rappels que les animateurs ont insisté sur la procédure de l’obtention de ladite pièce. Après l’accouchement, il faut faire une déclaration. Cette déclaration de naissance se fait une semaine après le baptême par le biais de l’un des parents de l’enfant dans un CSC om, Centre référence, hôpital ou auprès des agents déclarants. Ceux-ci à leur tour envoient la déclaration à la mairie pour transcription dans le registre officiel. Après la transcription, le volet 3 est renvoyé aux parents par le biais de l’agent déclarant. Dans certains cas les copies peuvent être retirées par les parents dans un délai qui varie selon les mairies. Les déclarations de naissance et de décès sont reçues sans frais dans les centres de déclaration de l’état civil. Les centres de déclaration de l’état civil sont situés dans les établissements de santé et les localités désignées à cet effet et créés par le Représentant de l’Etat dans le cercle sur proposition du maire. En milieu nomade, il est créé pour le compte d’une ou de plusieurs fractions, un centre de déclaration de l’état civil par décision du Représentant de l’Etat sur proposition du Maire de la commune. Au niveau du District de Bamako, le centre de déclaration de l’état civil est créé par arrêté du Représentant de l’Etat sur proposition du maire de la Commune. Les autorités locales présentes à ce rendez-vous ont exprimé leur adhésion à cette initiative. Elles ont par ailleurs souhaité la prolongation de cette campagne. “Celui qui ne possède pas un acte de naissance n’est pas malien devant la loi “, a laissé entendre un intervenant. C’est la seule voie légale pour revendiquer une nationalité.
En ce qui concerne les frais, M. Diarra a rassuré que la déclaration de naissance et son enregistrement sont gratuits au Mali suivant le décret n° 05-147/P-RM de 2005. Seules les copies d’extrait coutent 100F l’unité. La procédure de l’obtention du jugement supplétif tenant lieu d’acte de naissance est aussi détaillée aux participants. M. Diarra et son équipe ont promis aux populations de Banankabougou et de Faladié d’autres actions dans les jours à venir afin de permettre à tous les maliens d’obtenir une pièce de naissance. Avant de clôturer l’événement, ils ont exprimé leur gratitude à l’Unicef et à Fafe, partenaires qui ont financé ce projet. La population à son tour, très satisfaite, a promis de faire écho dans leurs lieux respectifs.
Yaou Kawélé