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Obama ne régularisera pas de sans-papiers avant les élections de novembre

Le président Barack Obama ne prendra aucune mesure pour réformer le système américain d’immigration avant les élections législatives du 4 novembre, un report très politique décrié par les associations, qui espèrent depuis des mois des régularisations de sans-papiers.

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Barack Obama avait annoncé en juin son intention d’agir par décret d’ici la fin de l’été pour pallier l’incapacité du Congrès à réformer un système devenu obsolète, mais certains de ses alliés démocrates craignaient que des régularisations massives ne mettent de l’huile sur le feu, en pleine période électorale.

“La réalité, que le président a dû prendre en compte, est que nous sommes au milieu d’une saison politique”, a annoncé samedi un responsable américain, sous le couvert de l’anonymat. “Les républicains ont politisé de façon extrême cette question, et le président a donc estimé que l’annonce de mesures administratives avant les élections nuirait aux mesures elles-mêmes et à la perspective de long terme d’une réforme totale de l’immigration”.

Mais, selon lui, Barack Obama agira bien d’ici la fin de l’année.

La décision semble destinée à sauver les sénateurs démocrates sortants d’un vote-sanction de leurs électeurs, afin d’empêcher le Sénat de basculer du côté républicain. Les démocrates qui représentent des Etats plutôt conservateurs sont engagés dans des campagnes très serrées, et certains avaient publiquement demandé au président de ne pas court-circuiter le Congrès.

Vendredi, depuis le Pays de Galles, Barack Obama avait réitéré son intention de prendre des décrets, sans préciser de calendrier.

“En l’absence d’action parlementaire, j’ai l’intention de prendre des mesures pour renforcer les moyens à la frontière, pour moderniser la façon dont nous traitons ces cas, et pour trouver une façon d’encourager l’immigration légale tout en donnant aux gens une voie pour qu’ils commencent à payer des impôts, paient une amende, apprennent l’anglais et cessent d’avoir peur mais soient régularisés, puisqu’ils vivent ici depuis un certain temps”, a-t-il déclaré.

Il devrait justifier sa décision dans un entretien à la chaîne américaine NBC, dont la diffusion est prévue dimanche.

– Associations furieuses –

Les associations de défense des sans-papiers ont unanimement condamné l’annonce de la Maison Blanche, dépeinte comme une trahison.

“Nous sommes amèrement déçus par le président, et nous sommes amèrement déçus par les démocrates du Sénat”, a déclaré Frank Sharry, directeur de l’association America’s Voice. “Nous, les militants, n’avions pas fait cette promesse de réforme; nous avons seulement commis l’erreur d’y croire”.

Pour Erika Andiola, de la coalition DREAM Action, Barack Obama a renforcé son titre d'”expulseur en chef”.

Plus de 11 millions de clandestins vivent aux Etats-Unis, et une ambitieuse réforme qui aurait permis d’en régulariser une grande partie est bloquée depuis plus d’un an au Congrès, en raison de l’opposition des républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, et qui se refusent à toute “amnistie”.

Les Etats-Unis sont en outre confrontés depuis plusieurs mois à l’arrivée de dizaines de milliers de mineurs d’Amérique centrale, une vague d’immigration clandestine déclenchée selon les conservateurs par l’administration Obama.

En 2012, l’administration a commencé à accorder des permis de séjour temporaires, renouvelables, à des centaines de milliers de jeunes sans-papiers qui étaient arrivés enfants sur le territoire.

C’est ce programme que le président pourrait élargir à des adultes, par exemple aux parents des enfants déjà bénéficiaires. D’autres mesures pourraient inclure une réforme de la distribution des “cartes vertes” (permis de travail permanents), et une pause des expulsions.

Mais loin de louer la décision présidentielle de samedi, les républicains ont déploré le cynisme dont fait preuve, selon eux, le président américain.

“La décision de simplement repousser cette mesure unilatérale (les régularisations, ndlr), profondément controversée et possiblement anticonstitutionnelle, jusqu’après les élections, au lieu d’abandonner complètement l’idée, sent la politique à plein nez”, a réagi dans un communiqué John Boehner, président de la Chambre.

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