Le président russe Vladimir Poutine a ordonné la tenue d’exercices nucléaires « dans un futur proche » impliquant notamment des troupes basées près de l’Ukraine, en réponse « aux menaces » de dirigeants occidentaux envers Moscou, selon le ministère de la Défense lundi.
Parallèlement, au moins six personnes ont été tuées et 35 autres blessées dans la matinée dans une attaque ukrainienne de drones explosifs sur la région russe de Belgorod, frontalière de l’Ukraine et régulièrement visée par les forces de Kiev.
Depuis le début du conflit en Ukraine en février 2022, Vladimir Poutine a soufflé le chaud et le froid sur un possible recours à l’arme nucléaire.
Cette fois, les exercices visent à « maintenir la préparation » de l’armée pour protéger le pays, « en réponse aux déclarations provocatrices et menaces de certains responsables occidentaux proférées à l’encontre de la Russie », a déclaré son ministère de la Défense dans un communiqué.
« Une série de mesures seront prises pour s’entraîner à la préparation et à l’utilisation d’armes nucléaires non stratégiques », a-t-il ajouté.
Ces armes, également appelées armes nucléaires tactiques, sont conçues pour être utilisées sur le champ de bataille et peuvent être lancées par missiles.
Le ministère russe a ajouté que la mesure avait été prise « sur instruction du Commandant en chef suprême des forces armées de la Fédération de Russie », Vladimir Poutine.
Cela impliquera l’aviation, la marine et des forces du district militaire Sud, qui est basé tout près de l’Ukraine et couvre notamment des régions ukrainiennes dont Moscou revendique l’annexion.
La date et le lieu de ces exercices n’ont pas été précisés, tout comme le nombre de soldats mobilisés.
Mi-mars, le président russe avait jugé les armes nucléaires russes « plus avancées » que celles des États-Unis, assurant que son arsenal était toujours « prêt » à un conflit nucléaire, mais qu’il n’avait jamais songé à l’utiliser en Ukraine.
Une frappe ukrainienne de drones explosifs dans le petit village de Beriozovka, dans la région russe de Belgorod, a fait au moins six morts et 35 blessés, selon le gouverneur Viatcheslav Gladkov.
Deux petits camions « qui transportaient des employés vers leur lieu de travail, et une voiture ont été attaquées par l’armée ukrainienne à l’aide de drones kamikazes », a détaillé le responsable sur Telegram.
Un homme se trouve dans « un état grave », a précisé M. Gladkov, tandis que les autres personnes, blessées « plus ou moins gravement en raison des éclats d’obus », ont été transportées « vers des centres médicaux de la région ».
Selon les autorités régionales, les véhicules touchés appartenaient à une entreprise locale de production de viande.
Une enquête a été ouverte par le Comité d’enquête russe, en charge des principales investigations dans le pays.
La région de Belgorod est régulièrement visée par des attaques de l’armée ukrainienne, Kiev disant agir ainsi en réponse aux bombardements quotidiens des forces russes sur les villes d’Ukraine depuis plus de deux ans.
Le 30 décembre 2023, la ville de Belgorod, capitale de la région éponyme et située à 60 km du village de Beriozovka, a été frappée par l’attaque la plus meurtrière sur le sol russe depuis l’offensive de Moscou contre son voisin ukrainien en février 2022 (25 morts et une centaine de blessés).
Cette nouvelle attaque ukrainienne intervient à la veille de l’investiture au Kremlin de Vladimir Poutine, qui entamera officiellement mardi un cinquième mandat de président, et trois jours avant les célébrations du 9 mai sur la victoire soviétique contre l’Allemagne nazie.
Une partie de ces festivités, qui attirent généralement de grandes foules partout dans le pays, a été annulée par les autorités pour des raisons sécuritaires liées notamment au conflit en Ukraine.