Une vingtaine de personnes voulant se rendre dans leur village pour fêter ont trouvé la mort après le chavirement de leur embarcation .Une pirogue transportant une trentaine de passagers quittant la Commune rurale de Baya, à 17 km de Sélingué, pour se rendre à Dalabakoro (leur village) pour célébrer la Tabaski a cogné un tronc d’arbre submergé par les eaux du Sankarani sans chavirer. C’était dans la nuit de lundi à mardi dernier (veille de fête de Tabaski) aux environs de 20 heures. Pris de panique, certains se seraient jetés à l’eau. Les recherches ont permis de repêcher 22 corps, dont 14 femmes et huit hommes, dont l’âge varie entre 2 mois et 37 ans, selon le médecin chef, Dr Moustapha Coulibaly.
Suite à ce drame, une délégation ministérielle de haut niveau s’y est rendue samedi pour présenter aux familles des victimes de cet accident fluvial les condoléances du président de la Transition et de tout le gouvernement. Conduite par la ministre des Transports et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko, elle était composée de ses collègues en charge de la Sécurité et de la Protection civile, le colonel-major Daoud Aly Mohammedine et du délégué auprès du ministre de la Santé et du Développement social, chargé de l’Action humanitaire, de la Solidarité, des Réfugiés et des Déplacés, Oumarou Diarra.
Le cortège est arrivé aux environs 9 heures. Le ciel était nuageux accompagné de vent frais. La délégation a été, à son arrivée, accueillie par les autorités politiques, administratives et coutumières de la localité, avant de se rendre sur le terrain de football de Dalabakoro. C’est là que se déroulera la cérémonie de présentation des condoléances.
Intervenant à cette occasion pour relater les faits tels qu’ils se sont passés, Issouf Traoré, un rescapé, a informé que la pirogue a percuté un tronc d’arbre sec submergé par l’eau. L’embarcation s’est ainsi renversée, selon lui. Adama Kanté, un autre rescapé, a perdu deux de ses nièces. Il se souvient avoir nagé pour aller s’accrocher à un tronc d’arbre. Quelques minutes plus tard, il a été secouru par des pêcheurs, rapporte-t-il.
L’air ému et meurtri, le 2è maire adjoint au maire de Baya a témoigné la reconnaissance de ses habitants à la délégation, avant de proposer des solutions. «Nous invitons le gouvernement à déchausser le fleuve. Notre village a besoin d’un bac fluvial pour faciliter le transport entre les deux villages», a suggéré Ougobara Kodjo. Cela au regard, selon lui, de l’importance du transport fluvial pour certaines zones désenclavées de notre pays comme sa localité.
En effet, le Mali est arrosé par deux grands fleuves : Niger et Sénégal. Leurs populations riveraines utilisent ce moyen de transport à un certain moment de l’année pour rallier les différentes localités, a confirmé la ministre en charge des Transports. C’est pourquoi le gouvernement s’est, pour une meilleure organisation de ce secteur, doté en 2017 de la loi portant modalités de navigabilité sur l’ensemble des cours d’eau traversant le pays et de son décret d’application, a informé Mme Dembélé Madina Sissoko.
À partir de ce texte, a-t-elle ajouté, le département a élaboré le Code fluvial de transport qui a été lancé lors de la remise d’un bateau de sauvetage à Koulikoro le 9 juillet dernier.
Ce document détermine la charge maximale pour les types d’embarcation et exige la mise à disposition des gilets de sauvetage aux usagers, le balisage du chenal fluvial, l’établissement de la liste des passages au moment de l’embarcation, a précisé la ministre. «Le secteur étant important, a-t-elle souligné, mon département prévoit dans les jours à venir, de le vulgariser auprès des usagers et acteurs du secteur fluvial».
Au cours de cette campagne de vulgarisation, ils seront sensibilisés et outillés afin de renforcer la sécurité des personnes et leurs biens lors du transport fluvial, a promis la ministre des Transports et des Infrastructures.
Source : L’ESSOR