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Nouvelles tournures dans les manifestations pour la réhabilitation de la route Bamako-Kayes : Les Jeunes de Kayes divisés, Kati maintient le cap

Les manifestants pour le démarrage sans délai des travaux de réhabilitation de la route Bamako-Kayes semblent être fragilisés. Même si Kati, à travers le collectif « Sirako » maintient le cap. A Kayes, les jeunes sont divisés.  Pendant que le regroupement des mouvements, associations, syndicats et populations  prévoit trois jours de blocage de toutes les issues de Kayes à partir de demain, jeudi 29 août, certains groupes de jeunes , quant à eux , ont bloqué le pont de la ville le lundi dans la soirée.

 

Les tentatives du premier ministre Boubou Cissé de freiner les mouvements des jeunes de Kati, Kayes, Kolokani, Didiéni et Diboli,  sont vouées à l’échec. Même si du côté de Kayes, certains jeunes ont, après leur rencontre avec le premier ministre, reconnu et salué la franchise avec laquelle ce dernier leur a parlé, les katois ont, quant à eux, trouvé que le chef du gouvernement n’a pas été convaincant. La décision de blocage des routes est donc maintenue par un groupe de jeunes à Kayes, mais dans l’effectivité à Kati.

Les jeunes de Kayes divisés

Le torchon brule entre les jeunes de Kayes. Si certains sont favorables au maintien de la décision du blocage de la route jusqu’à nouvel ordre, d’autres ne le sont pas. La première tendance, celle favorable au maintien de la décision,  a bloqué le pont de Kayes le lundi dernier dans la nuit. Ils ont été très clairs dans leurs différentes déclarations. Ils affirment ne pas être convaincus par le premier ministre et promettent de lutter jusqu’à la satisfaction. « Nous n’allons pas laisser Kati, Kolokani, Didiéni continuer la lutte et croiser les bras », a laissé entendre un leader du groupe qui a occupé le pont le lundi nuit. « Laissez  les motocyclistes, les voitures passer, mais ne laissez aucun  véhicule  de transport passer. Bloquez-les », a-t-il ordonné. Un autre jeune, très frustré contre certains des jeunes leaders qui sont favorables à la suspension du blocage jusqu’au jeudi, déclare : «Taxi, Sotrama, cars, citernes, bref tous ceux qui vont à Bamako ne passeront pas ici ».

Le deuxième camp,  celui défavorable au maintien de la décision a aussi rompu le silence et s’est désolidarisé du premier camp. Dans un communiqué publié hier, mardi 27 août 2019,  le regroupement des mouvements, associations, syndicats et populations  dit ne pas se reconnaitre à l’occupation du pont dans la nuit du lundi. Il affirme d’ailleurs que ceux qui « occupent le pont et empêchent la mobilité dans la circulation » le font de  leurs propres initiatives. Sans tabou, le groupement s’est désolidarisé du mouvement. « Le regroupement tient à exprimer toute sa désapprobation de cette initiative qui ne s’inscrit pas dans sa démarche définie pour la satisfaction des populations », lit-on dans le communiqué.   A en croire le communiqué, le regroupement des mouvements, associations, syndicats et populations dégage toute sa responsabilité et affirme ne « cautionner de tel agissement ». Aussi, le groupement a invité ses associations membres à  se désolidariser de cette initiative.

Par ailleurs, le groupement a invité les kayesiens à une grande mobilisation demain, jeudi. « Dans le cadre de sa poursuite de sa série d’actions, le regroupement invite la population de Kayes et environs à plus de mobilisation pour la nuit 29 au vendredi 30/08/2019 à partir de 00HO au mardi 03/09/2019 », a précisé le communiqué signé par Abdoulaye Coulibaly.

Les jeunes du mouvement « SIRAKO » résistent et maintiennent la barricade

Comme ils ont annoncé dès leur sortie à la rencontre avec le premier ministre Boubou Cissé, les membres du mouvement « Sirako » de Kati ont maintenu  leur décision de blocage de la  route nationale n°3. Selon Adama Ben Diarra, un des leaders du mouvement que nous avons joint au téléphone, la route restera bloquée au niveau de Kati jusqu’au démarrage des travaux de réhabilitation. « Nous sommes là. Nous maintenons notre décision. La RN3 restera bloquée jusqu’à ce que les travaux de sa réhabilitation soient commencés », a-t-il précisé. Selon lui, Kolokani, Didiéni et Kayes les soutiennent dans cette dynamique. « Nous entretenons d’excellents rapports avec les jeunes de Kayes, Kolokani, Didiéni où la RN3 restera bloquée jusqu’à nouvel ordre », entonne-t-il. Même si notre interlocuteur n’a pas voulu les citer nommément, notre interlocuteur Adama Ben Diarra a les dents longues contre certains jeunes leaders de ce mouvement au niveau de Kayes. Ils traitent ceux-ci de jeunes « prostitués sur les réseaux sociaux ». « Nous sommes en contact avec les jeunes responsables qui ont bloqué le pont de Kayes hier (lundi) soir. Je dis bien des jeunes responsables, et non de certains jeunes prostitués sur les réseaux sociaux », a-t-il lancé de pique.

Le maire de Kati menace le collectif « Sirako »

Le maire de la commune urbaine de Kati, Yoro Ouloguem a, dans un communiqué, exigé aux membres du collectif « Sirako » de lever toutes les barricades dans les communes urbaines de Kati. Il ne s’est pas limité à la simple demande, mais a menacé de prendre toutes les mesures  pour le « retour à l’ordre public » en  cas du non-respect de sa demande.

Adama Ben Diarra, un  des leaders du collectif « Sirako »,  réagit aux propos du maire Ouloguem

La mise en demeure du maire de la commune urbaine de Kati a choqué les leaders du collectif « Sirako » qui ont réagi quelques minutes plus tard.  Pour Adama Ben Diarra que nous avons contacté, toutes les barricades étaient déjà levées sur toutes les routes communales avant même le communiqué du maire. « Il y a de ces jeunes qui n’ont pas compris et qui ont occupé les routes communales alors que notre combat ne concerne que  la RN3 », nous confie-t-il avant d’ajouter : « avant même que maire ne fasse le communiqué, nous avions ordonné à nos éléments de lever toutes les barricades sur toutes les routes communales ».

En tout cas, l’élan du combat semble être cassé avec cette division entre les jeunes de Kayes.

Boureima Guindo

Source : Le Pays

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