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NOUVELLES ATTAQUES MEURTRIÈRES CONTRE LES FAMAS: RAISONS SUPPLÉMENTAIRES POUR UNE MOBILISATION GÉNÉRALE EN FAVEUR DE L’ARMÉE NATIONALE.

De 24, le bilan des militaires maliens tués à la suite de l’embuscade du 18 novembre à Ménaka est passé à 30 en 24 heures. La crainte que le décompte macabre puisse être encore revu à la hausse turlupine les esprits.

 

Ce n’est en effet pas la première fois que pareille situation se produise, avec l’annonce revue et corrigée des bilans quant aux pertes en vies humaines. Suite aux massacres de Kouloungo, par exemple, le gouvernement avait officiellement diffusé un communiqué dont on s’est vite rendu compte qu’il minorait le nombre de tués, ce qui coûta d’ailleurs son poste au gouverneur de Mopti à l’époque, sans qu’on sache jamais si ce dernier n’était dans l’affaire qu’un agneau de sacrifice, un bouc émissaire idéal. Avec cette énième boucherie à Ménaka dont nos militaires sont les grands sacrifiés, même si 17 assaillants auraient été également tués, l’anxiété étreint de plus en plus les esprits qui se demandent logiquement si la situation pourra être un jour maîtrisée par nos forces armées nationales dont le patriotisme est, du reste, reconnu par tous. La preuve est que le pays est désormais unanime; que la mobilisation générale nationale est de mise pour soutenir l’armée dans sa mission régalienne. Les forces vives de la nation ont donné de la voix dans ce sens le week-end dernier, dans une atmosphère de colère non dissimulée. Le président du Haut Conseil Islamique a même sorti de sa bourse dix millions de francs CFA en guise de contribution personnelle, ce qui a été salué et applaudi, mais surtout perçu comme un appel à souscriptions pour soutenir l’armée, action synonyme de contribution à l’effort de guerre. Il s’agit de cela et de rien d’autre. Dans son adresse à la nation du 4 novembre dernier, le président IBK disait déjà : « L’attaque de Indelimane, de Boulkessy et Mondoro et toutes celles qui les ont précédées montrent la gravité de la situation que vit notre pays. Nous sommes en guerre. Les seigneurs de guerre du terrorisme international au Sahel continuent leur croisade obscurantiste sanglante avec l’objectif évident de détruire nos institutions, notre pays et nos pays ». Exactement deux semaines après, jour pour jour, les seigneurs de guerre ont agi sur ce modus operandi puisque, d’après les informations diffusées, l’armée malienne était en mouvement de jonction vers les forces nigériennes également engagées dans l’opération de ratissage. Mais dans l’affaire, il y a des points intrigants, deux au moins. Premièrement, les blessés maliens, visés dans la partie malienne, auraient été évacués au Niger alors même qu’ils n’avaient pas pu rallier leurs homologues de ce côté. Deuxièmement, il est dit que les assaillants, pour tromper la vigilance des nôtres, auraient utilisé des tricycles dérobés à des structures de santé pour passer comme agents sanitaires en campagne de vaccination. Y a-t-il combien de structures de santé dans cette zone disposant d’un nombre aussi élevé de tricycles pour favoriser une invasion ennemie de cette envergure ? À supposer que ce fut bien le cas, a-t-on mis combien de temps pour se rendre compte du vol massif des tricycles ? Tout compte fait, plusieurs questionnements embarrassent les intelligences. Toujours dans son adresse à la nation du 4 novembre, le chef de l’État affirma : « Face aux attaques meurtrières récurrentes contre nos emprises, j’ai présidé la Session extraordinaire du Conseil Supérieur de la Défense Nationale et une réunion ad hoc avec la hiérarchie militaire, respectivement le 09 et le 30 octobre 2019 ». IBK continue : « J’ai instruit des mesures fortes; notamment l’élaboration d’un nouveau concept opérationnel qui donne une part importante à l’offense, au niveau de relèvement du commandement opérationnel sur le terrain et à l’élaboration des conditions d’engagement de nos hommes ». Sans doute, c’est en application de ce nouveau concept opérationnel édicté par le chef suprême des armées, et révélé par lui, qu’il a été donné de constater la suppression de certains postes militaires jugés trop exposés, la montée soudaine des principaux chefs militaires sur différents fronts, avec même une certaine médiatisation, notamment sur les réseaux Ortm. Force est de constater que l’ennemi a pris la mesure de cette nouvelle opérationnalité de nos FAMAS et a usé de nouvelles tactiques dont il n’est pas en manque. Pour tout ce qui précède, les seigneurs de guerre donnent d’évidentes raisons au peuple malien à se mobiliser davantage aux côtés de son armée. Toutes les voies sont à explorer. Il n’y a plus de temps à perdre.

Bogodana Isidore Théra

LE COMBAT

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