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Nouvel AN : Un cap sur les événements ayant marqué l’année 2023

L’année 2023 a tiré sa révérence avec un lot d’événements au Mali. Du départ de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), à la reprise historique de la ville de Kidal en passant par le dénouement heureux dans l’affaire des 49 militaires ivoiriens arrêtés le 10 juillet 2022, ou la création de l’Alliance des États du Sahel (AES) … Retour sur les temps forts qui ont jalonné le Mali courant la précédente l’année. Il s’agit entre autres sur le plan politique, sécuritaire, diplomatique, culturel, judiciaire, économique.

Le 10 mars, les autorités de la Transition ont annoncé un léger rapport du référendum constitutionnel initialement prévu le 19 mars. C’est le 5 mai que les autorités ont annoncé la tenue de ce référendum pour le 18 juin. Ainsi les Maliens ont adopté la nouvelle Constitution, le 18 juin avec un suffrage de 96,91% et la promulgation par le président de la Transition a marqué le passage de notre pays à la 4ème République. Avant cela, le projet de Constitution a suivi tout un processus au sein de la commission de finalisation à la suite du travail de celle chargée de la rédaction de la nouvelle Constitution.

En tant pays en transition, le retour à l’ordre constitutionnel sera sans au cœur des débats. Tout comme le référendum, le porte-parole du gouvernement malien, le colonel Abdoulaye Maiga avait annoncé en septembre dernier, que les dates initialement retenues du 4 et du 18 février 2024 pour les deux tours de l’élection présidentielle « connaîtront un léger report pour des raisons techniques ». Mais, toujours ces nouvelles dates restent inconnues.

2023 c’est aussi, l’année où la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a plié bagage. Lancée en 2013, la mission onusienne au Mali a parachevée le dimanche 31 décembre 2023, la dernière phase de son retrait après dix ans de présence dans le pays. Ce retrait a été fait conformément à la décision prise fin juin par le Conseil de sécurité de l’ONU. En effet, les camps de la MINUSMA à Ber et à Goundam, dans la région de Tombouctou, ont été fermés et formellement transférés à l’État malien, à travers ses représentants civils désignés.

La base opérationnelle temporaire d’Ogossagou, dans la région de Bandiagara, avait été déjà fermée le 4 août dernier. Il faut savoir qu’une compagnie d’environ 200 militaires du Burkina Faso tenait la base de Ber tandis qu’une compagnie fournie par la Côte d’Ivoire et une unité de police constituée de 140 personnels de police du Bangladesh opéraient à Goundam.

Le début de la rétrocession des camps de la mission a permis à l’armée malienne de s’installer à Ber dans la région de Tombouctou après plusieurs années d’absences. Cela après de violents affrontements avec des hommes armés. Le retour des FAMa a été dénoncé par la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) qui contrôlait la localité. Ce qui crée une vive tension entre les deux parties prenantes de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issue du processus d’Alger.

Après cette première victoire à Ber, les Forces Armées maliennes ont entamé une vaste opération de reconquête de l’ensemble du territoire national. Ce qui les amène à reprendre la ville d’Anéfis le 7 octobre 2023. Après une pause de quelques semaines l’armée reprend la ville stratégique de Kidal le 15 novembre 2023. Pour rappel, la ville était occupait jusqu’à cette date par des groupes signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issue du processus d’Alger regroupés dans la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). La rentrée historique de la ville de Kidal par les FAMa a mobilisé une liesse populaire dans plusieurs grandes villes du pays dont Bamako, Kayes, Tombouctou, Gao… Désormais l’armée malienne contrôle toutes les villes de la région de Kidal.

Cependant, la situation sécuritaire a été aussi morose. L’armée et les populations civiles au nord et au centre ont été victimes de plusieurs attaques armées ayant fait plusieurs morts. La plus lourde d’entre elles était l’attaque du bateau Tombouctou, le jeudi 7 septembre. Les autorités avaient annoncé la mort de plus d’une soixantaine de personnes dont 49 civils et 15 soldats. Alors que d’autres sources ont révélé plus d’une centaine de morts civiles et militaires. En début décembre, l’armée avait affirmé, avoir repoussé quatre attaques «terroristes» dans quatre localités du nord du pays, dont une à Ménaka, une ville encerclée par les djihadistes de l’EI. A Ménaka, ville importante du nord-est du Mali proche de la frontière nigérienne, «malgré une concentration importante de combattants terroristes décidés à en découdre avec nos forces, les FAMA leur ont infligé une sanglante défaite avec la neutralisation de plusieurs dizaines de terroristes et l’interpellation d’une vingtaine», a assuré l’armée malienne dans un communiqué publié dimanche soir. Une attaque imputée aux jihadistes a fait de nombreux morts courant la deuxième décade du mois de décembre dernier, dans le centre du pays, notamment à Farabougou. Des interlocuteurs locaux ont évoqué de dizaines de soldats maliens et de civils tués. Cependant, l’armée malienne avait, elle, annoncé avoir repoussé l’attaque.

L’année 2023 a été aussi marquée par la création de l’AES. En effet, le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont créé, le 16 septembre dernier, une alliance dénommée AES dans laquelle ils comptent mutualiser leurs efforts pour réaliser une pleine émancipation de leurs États, exercer leur souveraineté nationale, et lutter contre le terrorisme à travers une architecture de défense commune. Un défi que doivent relever ces pays avec le départ de la force Barkhane au Sahel. L’Alliance des Etats du Sahel se veut aussi être une Alliance des peuples de la zone. Par ailleurs, sur le plan des échanges commerciaux, les autorisé de trois pays entendent mutualiser leurs forces pour mettre en place une économie forte au sein de l’AES. Il faut reconnaître que les pays membres de l’Alliance ont une économie ouverte dans laquelle le commerce représente une place prépondérante dans leur produit intérieur brut (PIB). Cependant, les autorités des pays membres ont exprimé leur volonté de conjuguer leurs efforts afin de mettre en place une économie solide et durable. Cependant, selon elles, l’AES est un moyen de tirer les leçons des expériences vécues afin d’instituer un espace économique sécurisé permettant d’amorcer un développement harmonieux qui répond aux aspirations et au bien-être des populations. Avant de souligner la nécessité d’améliorer la connectivité entre les trois États de l’espace AES à travers la conception et la mise en œuvre de programmes de réseaux routier, aérien, ferroviaire et fluvial.

Faut-il aussi rappeler que dans les trois pays on peut noter une existence d’importantes potentialités dans le domaine d’agriculture. C’est pourquoi les autorités décident de mettre un accent particulier sur la sécurité alimentaire. Mais, il faut reconnaître aussi les contraintes liées à la faiblesse des facteurs de production et aux chocs climatique et sécuritaire qui impactent négativement la production agricole dans les Etats membres de l’Alliance. C’est pourquoi lors de la rencontre ministérielle de haut niveau, les experts et les ministres ont souligné la nécessité, le Burkina Faso, le Mali et le Niger de renforcer les mécanismes communs de la riposte face aux crises alimentaires à travers notamment le développement des aménagements hydro-agricoles d’intérêt commun pour booster la production agricole et la mutualisation des réponses à l’insécurité alimentaire.

Ibrahim Djitteye

Source : LE PAYS

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