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Nouveau découpage administratif : Une coalition d’associations rejette le projet et exige la démission du ministre Ag Erlaf

A l’initiative de l’Association Gao Lama Borey, une coalition d’associations était face aux médias, le mardi 16 octobre 2018 à la maison de la presse, pour rejeter catégoriquement le nouveau projet de découpage territorial du Mali en cours d’élaboration. La coalition exige aussi la démission immédiate du ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation Mohamed Ag Erlaf.

A peine diffuser sur les réseaux sociaux, des voix se lèvent contre le nouveau projet de découpage territorial du Mali en cours d’élaboration. Ainsi, des associations de la société civile, des Maliens de la diaspora, des personnalités indépendantes et leaders d’opinions ont décidé de mettre en place une Coalition des associations sœurs du Nord et du Sud afin de conjuguer le dynamisme des initiatives individuelles de chaque entité avec le sens de l’action commune pour la défense du caractère unitaire de l’Etat du Mali, sa forme républicaine et de réinstaurer la cohésion sociale sur toute l’étendue du territoire national. Au dire de Abdel Kader Maiga, le nouveau découpage projeté dans ce document prévoit 20 régions et un district, dont 92 cercles contre 49 existants et 34 cercles pour le nord. Selon lui, sur ces 34 cercles, Tombouctou et Gao ont 13 cercles. Ainsi, il dira que de l’analyse de ce document, qu’ils retiennent que leurs appréhensions sont maintenant fondées. « Quoi qu’on puisse dire aujourd’hui, force est de constater que le caractère unitaire de la république du Mali est menacé par une mise en œuvre non inclusive de l’accord d’Alger qui fragilise l’Etat à travers ses institutions. Ce qui conduira inévitablement à la Partition du Mali », a-t-il déclaré. Tout en précisant qu’ils rejettent avec force et détermination le projet de morcellement du pays. A l’en croire, les raisons de ce rejet s’explique entre autres par le fait que les autorités prennent appui sur l’injonction d’une mise en œuvre accélérée de l’Accord issu du processus d’Alger, pour préfabriquer de nouvelles circonscriptions, en l’occurrence des cercles qui seront tous à dominante Touareg ou Arabe au détriment des aires géographiques des autres communautés, alors que l’Accord n’en parle nullement, que la région de Gao est ainsi dépecée et réduite au lit du fleuve Niger par la création d’une nouvelle région (ou cercle) dite Alata,. Aussi, que le cercle d’Ansongo est amputé de deux communes pour en faire des cercles, à savoir Tessit et Talataye ; alors que Bourem est diminué pour créer le cercle de Ersane. De même, il dira que la région de Tombouctou est à son tour délestée pour créer deux cercles notamment Léré et Gossi. Pour lui, il est patent que cette gymnastique de création de cercles est calculée et basée justement sur l’institution d’une hégémonie arabo-touarègue dans les régions du Nord du Mali. Plus loin, il a souligné que le caractère injuste, inéquitable et unilatéral, sans concertation des populations à la base autour du découpage ainsi projeté, est attentatoire à la cohésion sociale, à la paix et à la prospérité du Nord du Mali. Au dire du conférencier, à travers cette boucherie territoriale, les autorités confèrent à une minorité démographique la majorité démocratique. « Démocratiquement, comment une majorité de la population du nord du Mali à 90% pourrait se retrouver avec 8 députés alors que la minorité (10%) se tape 32 députés ? Ce découpage est une bombe qui gangrènera tout le Mali car d’autres personnes ou communautés, tentent déjà et tenteront le même exercice pour leur terroir comme vous le savez déjà », a-t-il précisé. Le Président de l’association pour la sauvegarde de la culture Bella, le Pr Sbeity Ag Akado, a rappelé aux autorités aux groupes armés et à la communauté internationale que les Maliens ne sauraient accepté d’être des butins de guerre, qu’ils sont prêts à rejeter tout accord qui ne tient pas compte de l’avis des Maliens. « Nous sommes prêts à rejeter tout accord qui met dans un ensemble les régions du nord mais qui n’accorde aucune importance aux majorités sédentaires noirs. Aujourd’hui, le peuple ne saurait se considérer comme étant le responsable des délires, des déshonneurs, et de la perte de souveraineté sur notre territoire. Les responsables de ces situations continuent de pactiser, de jouir de labeur des citoyens et de se taire sur le péril dans lequel ils nous ont installés. Nous exigeons des comptes, nous exigeons la démission immédiate du ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation », a-t-il précisé.

Ousmane Baba Dramé

Source: Le Républicain

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