Deux ans après l’intervention française qui avait chassé les djihadistes du nord du pays, le Mali n’est pas au bout de ses peines et la situation reste volatile et la sécurité précaire.
À l’occasion d’une réunion d’information du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation actuelle au Mali et après des attaques ciblant la Mission des Nations Unies (MINUSMA), l’opération BARKHANE et l’armée malienne, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a qualifié la situation sécuritaire prévalant dans le nord du pays de «volatile».
La présence de l’armée malienne, appuyée par les Casques bleus de la MINUSMA et les Français de l’opération BARKHANE, ne semble pas pouvoir venir à bout de la détermination des différents groupes djihadistes opérant au Mali.
Le 4 janvier, la MINUSMA qui a été la cible de plusieurs attaques dans le nord du Mali. Un véhicule des Casques bleus nigériens a sauté sur un engin explosif commandé à distance, sur l’axe Ansongo-Menaka, faisant six blessés, dont trois dans un état grave.
Dans la même journée, un camion de l’ONU a également été touché par une mine et quatre autres, appartenant à un sous-traitant de la MINUSMA, ont été brûlés.
De plus, les groupes djihadistes ne s’en prennent pas qu’aux militaires de Bamako ou des forces internationales, mais s’attaquent aussi aux civils qui les soutiennent.
Le sud du pays n’est plus épargnée non plus et, lundi 5 janvier, au moins huit soldats ont été tuées à Nampala, au sud de Tombouctou, près de la frontière mauritanienne dans une attaque qui a visé une position de l’armée malienne.
Depuis qu’ils en ont été chassés, il y a deux ans, c’était la première fois que les groupes rebelles réussissaient à mener une action militaire dans cette région du Sud.
Venu présenté aux membres du Conseil le rapport du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, sur le Mali pour la période allant de septembre à décembre 2014, Hervé Ladsous a noté pour sa part que cette volatilité constitue une entrave au renforcement des droits de l’homme, à la fourniture de l’aide humanitaire et à la promotion du développement du pays.
Le responsable des opération de maintien de la paix de l’ONU également présenté ses condoléances au peuple et au gouvernement du Mali suite au décès, la veille, des victimes de l’attaque de Nampala.
Évoquant aussi les autres incidents et heurts violents qui ont fait des victimes ces derniers mois au Mali, il a déploré le fait que des attaques aient ciblé des bases de la Mission des Nations Unies et de l’Opération BARKHANE, et que des engins explosifs improvisés soient utilisés contre les soldats de la paix et les civils.
Hervé Ladsous a ainsi exprimé la solidarité de l’ONU envers les pays contributeurs de troupes, précisant qu’«aucune autre mission de la paix, au cours de cette période, n’a été aussi coûteuse en terme de vies et de sang de Casques bleus que la MINUSMA».
Sur le dialogue inter-malien, le Secrétaire général adjoint a déclaré que le processus de paix est à un stade crucial.
Soulignant que les progrès sont pour l’heure assez modestes, il a rappelé que les parties maliennes prenant part aux pourparlers d’Alger vont s’y retrouver dans quelques semaines afin d’apporter des amendements au document de paix qui leur a été soumis.
Hervé Ladsous a dit souhaiter que l’accord de paix définitif prenne en compte les causes profondes du conflit malien, y compris les conflits inter ethniques et les questions économiques et sociales, afin de fournir les conditions d’une «refondation de l’État malien».
Le Secrétaire général adjoint a également prévenu que tout accord crédible devrait contenir des éléments clairs relatifs à sa mise en œuvre.