La situation sécuritaire dans les régions nord du pays s’est, considérablement, dégradée, ces derniers temps alors que des pourparlers sont engagés à Alger pour une solution durable au conflit. Des groupes armés continuent de faire parler leurs armes dans certaines localités situées au nord du Mali faisant, de plus en plus, de victimes. De quoi inquiéter, sérieusement, la communauté internationale et le gouvernement malien.
A Alger, quelques groupes rebelles se retrouvent sur la table de négociation avec les autorités maliennes. Objectif : trouver, par la voie pacifique, une solution durable à la crise. Pendant ce temps, au nord du Mali, d’autres groupes continuent de faire parler les armes, faisant, de plus en plus, de victimes dans les rangs des forces de la coalition internationale et de la société civile. Une situation précaire qui fait craindre le pire. En effet, un retour des terroristes et narcotrafiquants dans cette bande, rendrait la zone très insécurisée pour les habitants. Les bandits de grand chemin pourraient aussi en profiter pour mener des exactions sur les populations.
Aujourd’hui, il est urgent de coordonner les forces en présence afin de les rendre plus efficace. Le gouvernement malien a déjà demandé au Conseil de sécurité de l’ONU, au lendemain d’une nouvelle attaque contre la MINUSMA à Kidal, « une force d’intervention rapide pour contrer le retour des Djihadistes ». Mais bien avant, le Secrétaire général Adjoint aux opérations de maintien de Paix de l’Onu, Hervé Ladsous, avait annoncé l’arrivée imminente de drones pour surveiller le nord du Mali où des attaques contre les forces onusiennes sont, de plus en plus, fréquentes. 9 soldats nigériens de la MINUSMA viennent de trouver la mort suite à un attentat des groupes terroristes portant ainsi le nombre de victimes parmi les casques bleus, à plus de 30 morts et 65 blessés, depuis le mois de juillet 2013, à ce jour. La situation est très préoccupante.
Faut-il parler de cacophonie sur le terrain, dans les rangs de la coalition internationale ? Qui fait quoi, qui doit faire quoi ? Les forces françaises présentes sur le terrain, sont censées cohabiter avec les forces de l’ONU et l’armée malienne. Mais, y a t il coordination entre tous ces mouvements ? La France joue-t-elle franc jeu ?
Des questionnements qui ne cessent de tarauder l’esprit des Maliens très confus depuis le statut particulier accorder au MNLA et Kidal ce, malgré, une mauvaise volonté manifeste, affichée par les éléments du MNLA à inscrire leurs revendications dans un cadre politique. Au contraire, ce mouvement qui se dit rebelle, noue une alliance avec des groupes terroristes au vu et au su de la communauté internationale pour qui, la démocratie s’exerce et doit s’exercer pacifiquement. Et que toutes revendications politiques, doivent obéir à ce principe clé de la démocratie. Alors, pourquoi l’exception malienne, s’interrogent certains observateurs pourtant d’accord qu’on ne puisse pas faire l’amalgame entre terroriste et rebelle. Mais, quand un rebelle utilise des méthodes de terroriste, reste-t-il toujours rebelle ou devient-il terroriste ?
Ménager le MNLA alors qu’il ne manifeste aucune volonté de se démarquer des terroristes, peut difficilement être compris par les défenseurs des valeurs démocratiques. Mais, au delà de tout ce qu’on pourrait, légitimement, accuser le MNLA, il faut que la crise malienne puisse être résolue par la voie du dialogue inclusif. Les Maliens doivent pouvoir se parler, s’écouter, se comprendre, se pardonner afin de trouver une solution au problème. Il faut mettre de côté les armes, et laisser parler les cœurs. Ce que les cœurs unis, rien ne peut le séparer. Ce qu’on a conquis par les armes, on le défendra, un jour, par les armes. Or, les armes laissent toujours des amertumes. Alors, utilisons la voie du dialogue pacifique.
Tiémoko Traoré