Tous ceux qui se sont intéressés, un tant soit peu, à l’histoire du Mali, ces récentes années, vous le diront : impossible de faire un quelconque référendum à l’heure actuelle.
On s’exprimera simplement ainsi, si on veut être gentil et courtois avec les organisateurs et les princes du jour, ceux qui veulent, coûte que coûte, vaille que vaille, changer la Loi fondamentale de 1992. Il s’agit des anciens, ceux qui se sont battus, en vain, en 2017, et les nouveaux ; ceux qui prétextant un semblant de dialogue, ont tout renié, honneur, dignité, parole et, toute honte bue, ont débarqué de l’autre côté et, s’asseyant sur leurs convictions, veulent nous faire croire que c’est possible.
Pour rester courtois et sympathique avec ces nouveaux défenseurs de tout et de rien, les nouveaux «plus royalistes que le Roi», on posera la question suivante : «qu’est-ce qui a changé entre 2017 et 2019 ?». Ils n’auront aucune réponse objective et, comme la cour constitutionnelle, ils joueront à l’autruche. Ils ont d’ailleurs, déjà, choisi d’adopter cette posture qui consiste à faire comme si tout allait bien et que tout est possible.
Il y’a donc le monde gentil, courtois et celui pas gentil du tout, discourtois. Le second monde, celui sur lequel il faut désormais insister, est celui qui dit clairement : «ce régime ne peut pas changer cette Constitution».
En réalité, une telle opération exige un Etat fort servi par de véritables leaders dont la légitimité ne souffre d’aucun doute ; avec un leadership affirmé et une approche qui colle avec les réalités du moment ; pas en déphasage avec les populations.
Parlons-nous, franchement, il ne servira à rien de gaspiller de l’argent, de dilapider nos maigres ressources, encore une fois, là où Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré ont échoué, ce n’est pas IBK qui pourra faire quelque chose. On en reparlera SPAD (s’il plait à Dieu).
Makan Koné
Source: Nouvelle Libération